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Zimbabwe: qui est Emmerson Mnangagwa, nouvel homme fort du pays?

Son éviction en tant que vice-président, le 6 novembre 2017, a provoqué le coup de force de l’armée au Zimbabwe. Emmerson Mnangagwa s’impose à nouveau et se prépare à diriger le pays.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le vice-président du Zimbabwe, Emerson Mnangagwa, en janvier 2017. (Jekesai NJIKIZANA / AFP)

La mise au ban n’aura duré que quelques jours. Emmerson Mnangagwa est aujourd'hui plus puissant que jamais.
A 75 ans, cet ancien lieutenant du président Mugabe a été élu à la tête du parti Zanu-PF qui dirige le pays depuis près de 40 ans. il a été désigné dans la foulée candidat à la présidentielle de 2018.
 
Le crocodile
Surnommé le «crocodile» pour son caractère impitoyable, Emmerson Mnangagwa connaît bien les rouages du pouvoir. Dès l'indépendance du Zimbabwe en 1980, il est nommé plusieurs fois ministres (Sécurité, Justice, Finances, Défense). Malgré des rivalités politiques au sein de son parti, il finit par accèder en 2014 à la vice-présidence et devient le dauphin naturel du «camarade Bob» qui prend de l’âge.   
 
Guérilla et prison
Né le 15 septembre 1942 dans le district de Zvishavana, dans le sud-ouest d'un Zimbabwe alors britannique, le jeune Emmerson a grandi en Zambie.
Fils d'un militant anticolonialiste, il rejoint en 1966 les rangs de la guérilla pour participer à la guerre d’indépendance. Arrêté, il échappe à la peine capitale et purge dix ans de prison.
 
Pouvoir et répression
Ces années de guérilla lui ont appris «à détruire et tuer», selon ses propres termes. Le «crocodile» est d’ailleurs soupçonné d’être l’architecte de la répression dans la région de Matabeleland dans les années 80, où 20. 000 dissidents avaient été massacrés. Emmerson Mnangagwa a surtout joué un rôle clé dans les violences qui ont ensanglanté la présidentielle de 2008. Un scrutin qui a permis à Robert Mugabe de conserver le pouvoir malgré sa défaite au premier tour face à l’opposant Morgan Tsvangirai.
 
Dix ans plus tard, une autre élection se prépare avec un candidat pas vraiment nouveau. «Ce sera très difficile pour lui de se présenter comme un démocrate (…). On ne peut pas être membre de la mafia pendant une cinquantaine d’années et soudain la dénoncer», affirme l’analyste indépendant Dewa Mavhinga, interviewé par l’AFP. 

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