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L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis à la rescousse de Macron au Sahel

Nouveau palier franchi par Emmanuel Macron dans sa stratégie antiterroriste en Afrique. Le sommet de soutien à la force du G5-Sahel, près de Paris, a permis de dégager les contributions de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis. Elles vont permettre d’accélérer la mise en place de cette force dans la guerre qui «bat son plein» contre les djihadistes, selon l’expression du président français.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Au premier rang, de gauche à droite, le Premier ministre italien Paolo Gentiloni, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, à leur arrivée à la conférence de clôture du sommet du G5-Sahel, au château de la Celle-Saint-Cloud dans les Yvelines, le 13 décembre 2017. (Philippe Wojazer/POOL/AFP)

Emmanuel Macron a toutes les raisons d’être satisfait du sommet du 13 décembre 2017 au château de la Celle-Saint-Cloud, près de Paris.

L'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis s'engagent contre le terrorisme et l'extrémisme 
Après une heure d’échanges à huis-clos avec les cinq chefs d’Etat africains – Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mohamed Ould Abdelaziz de Mauritanie, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré et Idriss Deby du Tchad –, la réunion a été élargie à d’autres partenaires clés de la force du G5-Sahel.
 
L’Allemagne avec la chancelière Angela Merkel, l’Italie avec Paolo Gentiloni, la Belgique avec Charles Michel, l’ONU, l’Union Africaine et l’Union européenne.
 
C’est toutefois la participation, à un niveau ministériel, de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis qui a créé l’événement. Les deux riches pays du Golfe ont en effet annoncé leur participation au soutien financier de la force interafricaine de lutte contre les djihadistes dans la bande sahélo-saharienne du continent.

Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Jubeir, accueilli par son homologue français, Jean-Yves Le Drian, le 13 décembre 2017, pour participer au sommet du G5-Sahel à la Celle-Saint-Cloud. (Ludovic Marin/AFP)
 
Coupable par son prosélytisme d’avoir essaimé l’idéologie salafiste sur le continent, l’Arabie Saoudite a décidé de se rattraper. Par la voix de son chef de la diplomatie, elle a annoncé une contribution de 100 millions de dollars, soit 85 millions d'euros, à cette force.
 
«En raison de notre engagement à combattre le terrorisme et l’extrémisme», a expliqué Adel al-Jubeir à France 24, précisant que Ryad apporterait également une aide en matière de logistique et de renseignement.
 
Soucieux de montrer leur engagement dans ce combat, les Emirats arabes unis ont annoncé pour leur part un financement de 25 millions d’euros à cette force dont les besoins sont  évalués à 250 millions d’euros pour la mise en place et qui devraient monter à 423 millions en plein exercice.

La mise en place accélérée de la force G5-Sahel 
Ces nouvelles contributions arabes viennent s’ajouter aux 50 millions promis par l’UE, aux 8 millions d’aide logistique de la France, aux 10 millions de chacun des cinq pays fondateurs et aux 50 millions d’aide bilatérale promise par Washington. Même si le budget n’est pas complètement bouclé, elles vont permettre de donner un coup d’accélérateur à la force antiterroriste.
 
Le président français, en première ligne sur ce front, a même ébauché une feuille de route. Il attend désormais des «victoires au premier semestre 2018».
 
«Il nous faut gagner la guerre contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Or elle bat son plein. Il y a des attaques chaque jour, il y a des Etats qui sont aujourd’hui menacés (…). Nous devons intensifier l’effort», a-t-il déclaré à l’issue de la réunion.
 
Des efforts qui devraient se concentrer, selon lui, «en priorité sur la zone centre (Mali, Burkina et Niger), avec un effort accru tant qualitatif que quantitatif». A savoir, une augmentation des effectifs engagés, un renforcement des postes de commandement et une planification accélérée des opérations.
 
Outre le soutien en équipements et infrastructures annoncé par la chancelière Merkel, le président du Niger et du G5-Sahel a indiqué son intention d’ajouter deux bataillons, soit 1.600 hommes, aux effectifs actuels de la force antiterroriste.

L'urgence à obtenir des résultats concrets, selon le président Boubacar Keïta 
«Nous sommes conscients que le temps nous est compté, qu’avec ce qui s’est passé au Moyen-Orient, avec la foin de la guerre en Syrie, il y aura un reflux (de djihadistes) vers nous», a prédit Ibrahim Boubacar Keïta.
 
D’où «l’urgence aujourd’hui à faire en sorte que les forces du G5-Sahel aboutissent rapidement à des résultats concrets», a-t-il noté, rappelant la nécessité pour les uns et les autres à tenir leur engagements financiers.
 
Sur le terrain, les groupes djihadistes, dispersés lors de l’intervention française Serval en 2013, ont retrouvé un nouveau souffle malgré la présence de 12.000 Casques bleus de la Minusma et de 4.000 hommes de la force française Barkhane.
 
Multipliant les attaques meurtrières contre ces forces et l'armée malienne, ils ont étendu en 2017 leurs actions dans le centre et dans le sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés.

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