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Violences faites aux femmes : le Nigeria instaure un registre de délinquants sexuels

Au Nigeria, une femme sur quatre serait victime de violences sexuelles avant l'âge de 18 ans. 

Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation le 11 juin 2020 à Lagos, la grande mégalopole nigériane, contre le fléau des violences sexuelles dans le pays. (ADEKUNLE AJAYI / NURPHOTO)

C'est "une guerre sans merci" contre le fléau du viol que viennent de déclarer les gouverneurs des 36 Etats du Nigeria. Ils ont décidé, à l'issue d'une réunion, d'instituer un registre des délinquants sexuels dans chaque Etat et se sont engagés à trouver les financements nécessaires pour lutter contre le fléau des violences sexuelles qui perdurent dans le pays.

Nous sommes déterminés à faire en sorte que les délinquants sexuels soient soumis à la peine maximum

Déclaration des gouverneurs des 36 Etats du Nigeria

Avec la Somalie et la RDC, le Nigeria est classé parmi les 10 pays les plus dangereux pour les femmes, selon une enquête mondiale menée par la Fondation Thomson Reuters. "L'esclavagisme sexuel est une triste réalité de ce que subissent les femmes dans ce pays", dénonçait cette ONG en juin 2018. 

Une femme sur quatre violée avant 18 ans

Les statistiques sur les violences sexuelles sont plutôt rares au Nigeria. Mais selon les Nations unies, une femme sur quatre en serait victime avant l'âge de 18 ans. Aussi, les activistes nigérians espèrent que le nouveau registre des délinquants sexuels va changer la donne dans la lutte contre le viol.

Le registre aidera à identifier les récidivistes, pour que la police dispose de plus d'informations quand elle devra traiter les dossiers des suspects

Ayodeji Osowobi, directrice de l'ONG Stand to end Rape

à l'AFP

Ces dernières semaines, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour dénoncer l'impunité dont bénéficient les violeurs au Nigeria. Une vaste campagne de protestation sur Twitter a mobilisé des milliers d'internautes nigérians réclamant justice pour les femmes violées. Des crimes qui auraient sensiblement augmenté pendant le confinement décrété pour cause de coronavirus. De nombreuses affaires de viols suivis de meurtres ont éclaté et horrifié la jeunesse nigériane.

Les gouverneurs des 36 Etats nigérians semblent avoir entendu les cris de détresse de leurs populations. Ils ont décidé de mettre la pression nécessaire pour qu'une personne coupable de viol, une fois arrêtée, "soit punie de la manière la plus sévère".

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