Maroc : la formation du gouvernement tourne à la crise politique
Il a beau faire toutes les additions, impossible d’arriver au seuil salvateur de 198 sièges, synonyme d’une majorité stable. Le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane, reconduit par le roi à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirige depuis cinq ans, se démène depuis six semaines pour convaincre les autres partis de le rejoindre. A l’exception notable du Parti authenticité et modernité (PAM), arrivé en deuxième position au scrutin. Avec le trio PJD-Istiqlal (nationaliste, 46 sièges)-PPS (ex-communistes, 12 sièges), il manque encore au Premier ministre une quinzaine de sièges pour atteindre une majorité.
Benkirane jette un pavé dans la marre ! Histoire de prendre le public en témoin sur blocage de constitution du gvt https://t.co/ijTKq8fuFu
— Imad (@imad_z) November 15, 2016
Les exigences du milliardaire
Tous les regards sont tournés vers le milliardaire, ministre sortant de l'Agriculture et ami personnel du roi, Aziz Akhannouch. Sans étiquette, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent, que l'on voit souvent au côté de Mohammed VI et qui participe à la plupart des tournées diplomatiques royales, a été porté après les législatives à la tête du Rassemblement national des indépendants (RNI, 37 sièges). Les négociations sont dans l’impasse. Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch règlent désormais leurs différends à travers les médias.
Quelle sortie de crise ?
«Et si Benkirane n'arrive pas à composer sa majorité?», s'est interrogé l'hebdomadaire Telquel. «Une situation inédite où tous les scénarios sont envisageables», alors que la Constitution ne dit rien à ce sujet. Fort de sa position de faiseur de majorité, Aziz Akhannouch n’exclut rien et sait pertinemment que le temps joue en sa faveur.
Akhannouch refuse de se voir imputer le retard pris dans la formation du gouvernement https://t.co/bIpUJhxw3b pic.twitter.com/N9wh4Elywf
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) November 16, 2016
En théorie arbitre au dessus des partis, le roi pourrait être obligé de descendre dans l'arène. Avec la fin de la COP22 de Marrakech, le feuilleton a marqué une pause. Mais il devrait reprendre de plus belle dès le retour du roi, en tournée en Afrique de l'Est, où il est accompagné d’AzizAkhannouch pour y vendre notamment l'agriculture marocaine. Tous les scénarios sont possibles.
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