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Maroc : la formation du gouvernement tourne à la crise politique

Le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane ne parvient toujours pas à former une coalition gouvernementale six semaines après sa victoire aux législatives. L’homme qui détient la solution, le milliardaire Aziz Akhannouch, laisse planer le mystère sur ses intentions.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane. (FADEL SENNA / AFP)

Il a beau faire toutes les additions, impossible d’arriver au seuil salvateur de 198 sièges, synonyme d’une majorité stable. Le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane, reconduit par le roi à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirige depuis cinq ans, se démène depuis six semaines pour convaincre les autres partis de le rejoindre. A l’exception notable du Parti authenticité et modernité (PAM), arrivé en deuxième position au scrutin. Avec le trio PJD-Istiqlal (nationaliste, 46 sièges)-PPS (ex-communistes, 12 sièges), il manque encore au Premier ministre une quinzaine de sièges pour atteindre une majorité.

 
Les exigences du milliardaire
Tous les regards sont tournés vers le milliardaire, ministre sortant de l'Agriculture et ami personnel du roi, Aziz Akhannouch. Sans étiquette, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent, que l'on voit souvent au côté de Mohammed VI et qui participe à la  plupart des tournées diplomatiques royales, a été porté après les législatives à la tête du Rassemblement national des indépendants (RNI, 37 sièges). Les négociations sont dans l’impasse. Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch règlent désormais leurs différends à travers les médias.
 
Quelle sortie de crise ?
«Et si Benkirane n'arrive pas à composer sa majorité?», s'est interrogé  l'hebdomadaire Telquel. «Une situation inédite où tous les scénarios sont  envisageables», alors que la Constitution ne dit rien à ce sujet. Fort de sa position de faiseur de majorité, Aziz Akhannouch n’exclut rien et sait pertinemment que le temps joue en sa faveur.

 
En théorie arbitre au dessus des partis, le roi pourrait être obligé de  descendre dans l'arène. Avec la fin de la COP22 de Marrakech, le feuilleton a marqué une pause.  Mais il devrait reprendre de plus belle dès le retour du roi, en tournée en  Afrique de l'Est, où il est accompagné d’AzizAkhannouch pour y vendre notamment  l'agriculture marocaine. Tous les scénarios sont possibles.
 

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