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Essaouira célèbre l'entrée de la musique gnaoua sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
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En décembre 2019, musiciens et danseurs marocains vêtus de leurs costumes traditionnels ont fêté cet événement.

Vieille de plusieurs siècles, la musique gnaoua, enracinée dans les rituels africains et les traditions soufies, a rejoint la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. A Essaouira, lieu emblématique de cette culture où se déroule chaque année le célèbre festival gnaoua, danseurs et musiciens ont célébré cet événement, le 14 décembre 2019.

10 photos de Fadel Senna illustrent ce propos.

Parfois surnommé le "Woodstock marocain", le festival d'Essaouira est né en 1997 dans cette citadelle bleue et blanche du sud du Maroc. Cet événement réunit chaque année des milliers de personnes venues écouter la musique gnaoua. Longtemps mal perçue dans le pays, elle est restée confinée aux cercles des confréries mystiques et a aujourd'hui acquis une reconnaissance internationale.     (FADEL SENNA / AFP)
"Il y a un avant et un après festival d'Essaouira" pour les musiciens gnaoua, explique à Atlas info André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et président d'une association culturelle. Cette manifestation a permis aux Gnaouas, une "communauté longtemps marginalisée", et aux artistes longtemps considérés comme de simples troubadours de retrouver fierté et dignité. Autrefois cantonnée aux "lilas", nom donné à des veillées de transe aux rituels ésotériques réservés aux initiés, la culture gnaoua trouve désormais un écho dans le monde entier.    (FADEL SENNA / AFP)
Le festival "a sans doute permis de sauver une musique ancestrale, qui a failli tomber dans l’oubli. La plupart des traditions culturelles de tous les pays sont en danger avec le rouleau compresseur de la modernité et de la mondialisation ; la culture gnaoua ne fait pas exception", ajoute Loy Ehrlich, musicien à l’origine du festival d’Essaouira. "Notre but est de faire connaître cette musique au monde entier. C'est une culture riche dont il faut préserver la magie", lance avec un grand sourire Mokhtar Gania, 56 ans, un des maîtres de l'art gnaoua, cité par l'AFP.    (FADEL SENNA / AFP)
L’art gnaoua, ancestral, populaire et mystique, est né de la rencontre entre les cultures noires subsahariennes et la culture arabo-berbère. Il été popularisé par le célèbre festival d’Essaouira. "L'objectif est de préserver et de perpétuer cette tradition orale", a déclaré la fondatrice de l'événement, Neila Tazi, avant cette nomination à l'Unesco. La tradition gnaoua remonte au moins au XVIe siècle, en liaison avec des "groupes et des individus issus de l'esclavage et de la traite négrière" et représente aujourd'hui une des multiples facettes de l'identité culturelle marocaine, précise l'organisation onusienne.  (FADEL SENNA / AFP)
"Les Gnaouas, descendants d’esclaves originaires de l’ancien Empire du Soudan (Sénégal, Mali, Niger, Guinée...), ont apporté leurs rythmes et leurs rituels de transe au Maghreb. Victimes de la traite arabe, ils avaient été capturés pour être employés au chargement et déchargement des navires du port d’Essaouira (ancienne Mogador). Les sultans de l’empire chérifien auraient fait venir cette main d’œuvre captive du golfe de Guinée pour développer ce nouveau port dont l'activité avait été initiée par les Portugais. Ils constituaient également la garde royale noire, les Boukhari, garde rapprochée des sultans", explique Michel Lachkar de franceinfo Afrique.    (FADEL SENNA / AFP)
Vêtus de costumes colorés, les danseurs  et musiciens effectuent des figures acrobatiques. Certains jouent du guembri, une sorte de luth tambour à trois cordes, composé d'un manche rond qui s'enfonce dans une caisse de résonance en peau de dromadaire, accompagnés par des castagnettes en acier appelées Qraqeb. (…) Ils pratiquent un rituel de possession thérapeutique sous forme d'une veillée de rythmes et de transe", précise Le Monde.     (FADEL SENNA / AFP)
"Il faut préciser que la musique gnaoua ne se préserve pas, elle évolue et se transforme avec son temps, ce qu'elle a toujours fait. Simplement, le temps va beaucoup plus vite qu'avant... La transmission se fait quand même grâce au festival et à l'engouement pour la musique gnaoua dans la sono mondiale. De nombreux jeunes musiciens marocains sont en train d'éclore ; la musique évolue, le répertoire se transmet", précise Loy Ehrlich.    (FADEL SENNA / AFP)
Sa filiation africaine favorise les métissages avec le blues et le jazz, mais aussi le flamenco, le reggae ou encore la salsa. A Eassaouira, des stars comme Pat Metheny, Didier Lockwood ou Marcus Miller se sont produits avec les plus célèbres des mâalems, les maîtres de la musique gnaoua. Et Mokhtar Gania, un maître de cet art, s'apprête à sortir un album sous le label Universal Music avant de partir en tournée mondiale avec son groupe, composé de musiciens marocains et ouest-africains. Chanteur et joueur de guembri, il a déjà partagé la scène avec des pointures comme le guitariste mexicain Santana.    (FADEL SENNA / AFP)
Le nombre de groupes confrériques et de maîtres musiciens ne cesse de s'accroître dans les villages et les grandes villes du Maroc. Les groupes gnaouas forment des associations et organisent des festivals" tout au long de l'année, ce qui "permet aux jeunes générations de découvrir les paroles et les instruments ainsi que les pratiques et rituels liés" à cette culture.      (FADEL SENNA / AFP)
A Essaouira, la nouvelle génération est prête à prendre la relève. Abdeslam Benaddi, 25 ans, a créé avec d'autres jeunes musiciens le groupe "Oussoul gnaoua" (les origines du gnaoua). Ensemble, ils ont lancé il y a trois ans le festival Génération gnaoua qui réunit des groupes locaux. Lors de ce rendez-vous, des formations de jeunes viennent jouer des standards gnaouas "dans le respect de la tradition" devant un jury de vieux maâlems.              (FADEL SENNA / AFP)

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