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Soutiens et réticences à l’intervention française au Mali

A l’heure d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question malienne à la demande de Paris, les réactions à l’intervention de la France, en guerre contre le terrorisme, ne sont pas toutes unanimes.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme tient un drapeau français et une carte d'analyse de sang. Il vient faire un don de sang, le 14 Janvier 2013, à Bamako. (AFP PHOTO / ISSOUF SANOG0 )

La France s’appuie sur un large consensus national – seules voix discordantes, celles de Villepin et de Mélenchon – et international pour mener à bien l’opération militaire Serval au Mali, où la plupart des leaders politiques saluent l’offensive.
 
L’Union européenne a réaffirmé que sa mission initiale au Mali était destinée à former et  conseiller l'armée malienne. Cette mission sera accélérée mais en aucun cas, elle ne prendra de forme offensive. Les 27 devraient examiner une aide financière à la mission internationale Misma, menée par des pays africains.
 
Washington offre des moyens logistiques et de renseignement à l’opération mais reste pour l’heure discret. Les Américains ont beau avoir une solide connaissance de la région, leur programme antiterroriste mené depuis des années s’est soldé par un échec.
 
En Europe, de larges soutiens 
A Londres, même soutien logistique annoncé hors déploiement de personnel pour combattre sur le terrain.
 
L’Allemagne, qui «ne laissera pas seule la France dans cette situation difficile», comme l’a indiqué son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a annoncé étudier un possible soutien logistique, médical ou humanitaire. Mais Berlin exclut tout engagement militaire.
 
La Belgique et le Danemark envisagent également une aide technique dans l’aérien, alors que l’Espagne, en plein marasme économique, et l’Italie en campagne électorale, risquent de ne pas bouger au vu de leurs situations respectives.

Les habitants de Bamako soulagés



Si le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont applaudi l’intervention de la France, la Russie, via son représentant spécial pour l’Afrique, Mikhaïl Marguelov, a mis un bémol à ces réactions, relayé par Les Echos : «Je comprends la situation actuelle au Mali, mais j’estime toutefois que toute opération en Afrique peut et doit se faire exclusivement sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine
 
La Chine, «qui a toujours soutenu les efforts du gouvernement malien pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale», mais préfère à l’intervention française une force internationale, a demandé l’application immédiate d’une résolution de l’ONU pour rétablir la stabilité.
 
Tout en condamnant les «attaques des groupes terroristes», l’Algérie a annoncé officiellement soutenir «sans équivoque» les autorités de transition au Mali. Dans le même temps, certaines voix dénoncent l’attitude coloniale de la France.
 
Pendant ce temps là en Afrique, alors que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest met en branle ses premiers éléments pour constituer une force africaine, le Burkina Faso, le Togo, le Niger, le Sénégal et le Bénin, ont confirmé l’envoi de soldats.

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