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Madagascar : les gendarmes confirment avoir tué 19 personnes en tirant sur une foule en colère après la disparition d'un enfant albinos

Les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur une foule qui réclamait qu'on lui livre les suspects d'un enlèvement d'enfant albinos.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le drame s'est produit à Ikongo, dans le sud-ouest de l'île. (GOOGLE MAPS)

Le bilan s'alourdit. Les gendarmes de Madagascar ont confirmé, mardi 30 août, avoir tué 19 personnes en tirant sur une foule en colère qui a tenté lundi d'entrer dans leur caserne dans le sud-ouest de l'île, à la suite d'une affaire d'enlèvement d'enfant albinos. "Vingt-et-un blessés sont toujours soignés" à l'hôpital d'Ikongo, localité où l'incident a eu lieu, ont-ils déclaré. Le premier bilan faisait état de 11 morts.

Dans la matinée, des tirs ont retenti à Ikongo, localité plongée dans les montagnes vertes de la grande île de l'océan Indien. Depuis la semaine dernière, la commune est sous le choc : un enfant, albinos, a disparu et les autorités suspectent un enlèvement. Dans ce pays d'Afrique australe, les personnes atteintes d'albinisme sont régulièrement la cible de violences, souvent en raison de certaines croyances.

Les habitants voulaient se faire justice eux-mêmes

Plus d'une douzaine d'enlèvements, d'attaques et de meurtres ont ainsi été signalés au cours des deux dernières années à Madagascar, selon les Nations unies. Quatre suspects ont été arrêtés par les gendarmes après la disparition de l'enfant et placés en détention dans la caserne d'Ikongo. Mais les habitants ont décidé de se faire justice eux-mêmes.

Ils se sont rendus lundi devant la caserne de gendarmerie et ont demandé à ce qu'on leur remette les quatre suspects, a raconté à l'AFP Jean Brunelle Razafintsiandraofa, député du district. Quand la foule a tenté de franchir le périmètre de sécurité, les choses ont dérapé. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène et ont tiré des coups de sommation. "Mais, en dernier ressort, les gendarmes n'ont pas eu d'autre choix que de recourir à la légitime défense", a expliqué le commandant de gendarmerie.

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