Journalistes français expulsés : le Maroc nie toute "censure politique"
Le porte-parole du gouvernement marocain a réagi, mercredi, après l'arrestation et l'expulsion de deux journalistes français, le week-end dernier.
Pas de ça chez nous. Le ministre marocain de la Communication a affirmé, mercredi 18 février, que la "censure pour des raisons politiques n'existe plus au Maroc", en réponse aux critiques nées de la récente arrestation et de l'expulsion de deux journalistes français en tournage dans le royaume.
Jean-Louis Perez et Pierre Chautard, de la société de production Premières Lignes, qui réalisaient un documentaire économique pour France 3, ont été arrêtés, dimanche, à Rabat, dans les locaux de l'Association marocaine des droits humains, où ils effectuaient une interview. Ils ont été expulsés le lendemain vers la France et Reporters sans Frontières a dénoncé une "censure odieuse".
"Respecter les lois" du Maroc
"Il faut respecter la souveraineté du pays en respectant ses lois", a indiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, en marge d'une conférence de presse sur "la liberté de la presse en 2014" dans le royaume. Pour justifier l'intervention de dimanche, les autorités ont fait valoir que les deux journalistes français ne disposaient pas d'autorisation et qu'ils n'avait pas effectué de demande. Les responsables de Premières Lignes affirment, au contraire, que de telles demandes ont été faites "bien en amont", mais qu'elles n'ont donné lieu à aucune réponse.
Le ministre a fait valoir que le Maroc avait octroyé en 2014 près de "1 300" autorisations de tournage, dont "une moitié" pour des requêtes étrangères. "Aucune n'a été refusée et seule la distribution de 30 parutions étrangères a été bloquée du fait de caricatures du prophète ou de photos à caractère pornographique", a-t-il ajouté.
Un incident similaire en janvier
Cet incident est intervenu au lendemain d'une visite du ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, après une année de brouille diplomatique entre les deux pays et la suspension de la coopération judiciaire, qui n'a été rétablie que fin janvier.
Le 23 janvier, les autorités marocaines étaient intervenues à Rabat pour empêcher le tournage d'une émission de la chaîne arabophone de France 24, évoquant là aussi l'absence d'autorisation.
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