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Le Ghana mise sur l'école secondaire gratuite

Le président du Ghana veut rendre la scolarité gratuite. Près de 85% des enfants ghanéens sont scolarisés en primaire mais seulement 44% des filles le sont dans le secondaire et 48% des garçons. Depuis l’indépendance du pays, l’éducation à toujours été une priorité des autorités. Cette exigence n’est pas sans lien avec l'alternance démocratique et la bonne gouvernance que connaît le pays.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Ghana veut rendre la scolarité gratuite dans l'enseignement secondaire   (Chris Stein)

Le nouveau président ghanéen Nana Akufo-Addo, entré en fonction le 7 janvier 2017, en avait fait la promesse durant la campagne électorale. Le Ghana se prépare à rendre l'éducation gratuite pour tous les adolescents, quelle que soit leur origine sociale.
Une réforme qui pourrait changer la vie de millions de jeunes, particulièrement des filles, encore trop peu scolarisées. Une première enveloppe de 400 millions de cedis (88 millions d'euros) a été allouée au budget 2017 pour ce projet, notamment pour ouvrir d'autres écoles aux nouveaux candidats.

Aujourd'hui, l'accès à l'enseignement secondaire dépend d'un examen d'entrée, du nombre de places disponibles mais, surtout, de la capacité des parents à pouvoir payer les frais de scolarité. Si l'école primaire est le plus souvent gratuite sur le continent africain, ce n'est que rarement le cas des études secondaires ou le privé domine. 

Education des filles
Au Ghana, les coûts de scolarité au lycée, de l’ordre de 300 euros par mois, représentent un grand problème pour les familles. Les enfants doivent souvent abandonner l’école faute d’argent.

Selon un rapport des Nations unies de 2015, au Ghana, les filles passent en moyenne 5,8 ans à l'école, soit deux ans de moins que les garçons (7,9 ans). Ces chiffres restent plus élevés que dans le reste de l'Afrique sub-saharienne (4,5 ans pour les filles et 6,3 pour les garçons), mais bien en dessous de la moyenne mondiale.

Le président ghanéen assure que cette réforme va permettre d’accélérer le développement du pays. «Une excellente éducation pour les filles est essentielle si nous voulons rayer la pauvreté, l'ignorance, la maladie de notre pays et le mettre sur le chemin de la prospérité», a-t-il ajouté. L'OCDE note aussi qu'une scolarité plus longue endiguerait fortement les grossesses précoces et le taux de mortalité en couche.

Un atout économique
Le Ghana, deuxième économie d'Afrique de l'ouest (derrière le Nigeria), à toujours misé sur l’éducation et la bonne gouvernance. Entre 1992 et 2013, le pays a réduit de moitié le nombre de ses habitants vivant sous les seuils de pauvreté de 50 à 25%.

Cela fait presque 30 ans que l’alternance démocratique fonctionne au Ghana, ouvent cité en exemple pour sa «démocratie exemplaire». Si en Afrique, plusieurs Etats peinent encore à organiser des élections libres, le Ghana fait figure d’exception. «L’installation de la démocratie passe par l’éducation» affirme Prince Ofori-Atta, journaliste de nationalité ghanéenne, sur le site Afrik.com.

«Après l’indépendance, en 1957, l’objectif principal du gouvernement était l’éducation nationale… Au Ghana, les présidents voulaient éduquer le peuple, ailleurs ils voulaient le nourrir, c’est là toute la différence», conclut-il. 
 
 

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