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La galerie d’art photographique la Grande Vitrine présente l’exposition "Africa"

Article rédigé par franceinfo Afrique
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La jeune galerie d’art installée à Arles travaille essentiellement autour de la photographie africaine.

Pour inaugurer son cycle d'expositions dédiées à la photographie africaine, La Grande Vitrine, jeune galerie d’art, présente jusqu’au 30 juin 2021 à Arles les travaux de trois artistes : Alun Be, Polo Free et Darios Tossou.

Alun Be, originaire de Dakar, déclare que la création photographique peut être la synthèse apparente d’une hybridité de médiums, un assemblage de plusieurs composants, flagrants ou non, à l’instar d’une construction constituée d’un matériau dominant visible. Il s’interroge sur notre société et questionne ce qu’elle a de pire, tels que l’oubli ou l’indifférence, ou de meilleur comme la capacité à s’élever dans le respect et l’acceptation de l’autre. Une voie qui, pour l’artiste, apporte une nouvelle conception de soi. (ALUN BE)
Avec sa série "Empowering Woman", Alun Be met en lumière la femme. Il oppose aux oppressions successives qu’elle a subies au cours de l’histoire de l’humanité, un regard centré sur le visage. Il attire l’attention sur ce qui en révèle l’âme, comme pour souligner l’importance que l’on se doit d’accorder à ce qui et à ceux qui sont parfois ou trop souvent invisibles. "J’ai choisi les femmes comme sujet pour représenter un pouvoir caché qui est enterré sous la plupart des êtres humains. (…) Je pense que les femmes sont une grande représentation de l’oppression mentale, dans le sens où on leur dit toujours ce qu’elles devraient être, en leur disant qu’elles ne sont pas capables d’atteindre la grandeur", déclare-t-il sur "Amina mag". (ALUN BE)
Polo Free né au Cameroun en 1993 est un photographe autodidacte. Très impliqué dans le militantisme, il fonde l’association Voie des Migrants qui vient en aide aux personnes les plus démunies. Ses travaux abordent les thèmes du voyage, de la migration et des inégalités sociales. (POLO FREE)
Avec sa série "Migrances 21", Polo Free rend compte de la vie partagée avec des femmes et des hommes en transit, plus tout à fait de là-bas et pas encore d’ici ou d’ailleurs. Il explore les sentiments qui les animent, les portent ou les accablent. Quelles traces laisse un chemin emprunté ou subi ? De quelle façon s’exprime et résiste l’humanité ? Il nous propose de reconsidérer le regard que nous portons sur l’autre et de revoir nos définitions de frontières et de spatialité. Polo Free refuse d’appliquer une quelconque distinction entre les hommes et les femmes qu’il rencontre et côtoie, et déclare sur afrique in visu : "Nous sommes tous des voyageurs, que ce soit par force ou par choix, que l’on nous nomme expatrié ou réfugié."      (POLO FREE)
Darios Tossou est né au Bénin en 1991. S’il est titulaire d’une licence professionnelle en journalisme audiovisuel, des événements personnels l’amènent à choisir la photo. Il débute sa carrière en photographiant mariages et baptêmes. Mais très vite, il se dirige vers la photo de mode et d’art. En perpétuelle recherche, il questionne avec son travail ce qui permet et fait la construction d’un être. Dans un entretien à VolunCorp, il déclare que son objectif est d’être "dans le top 10, voire le top 5 des photographes les plus connus et les plus riches sur le continent. (…) Je veux moi-même établir un système qui permettra aux photographes africains de vivre de leur art."     (DARIOS TOSSOU)
La série "Anonymous" est consécutive à une profonde remise en question qui pourrait se résumer par "qui suis je ?", et pose la question de la prégnance de l’identité personnelle. Un monde se pose là, contredit une intimité et une réalité intimes, fait faire un pas de côté, trop grand et fait basculer dans un espace où l’étranger n’est plus ce qui est hors de soi mais ce à quoi "soi" tend à devenir. L’être se fissure, l’imaginaire et le rêve sont broyés, noyés sous un flot de sensations. "Je" est en passe de devenir un inconnu.   (DARIOS TOSSOU)

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