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Asmara, «la petite Rome» au Patrimoine mondial de l’Unesco

Réuni à Cracovie en Pologne, le Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco a inscrit le 8 juillet 2017, Asmara la capitale de Érythrée sur sa liste du patrimoine culturel mondial. La ville s’illustre par une architecture héritée de la colonisation italienne.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La façade du théâtre Asmara dans la capitale de l'Érythrée en juillet 2013.  (JENNY VAUGHAN / AFP)

Un bowling Art-déco paré d’une mosaïque de vitraux colorés, une station-service qui ressemble à un avion prenant son envol... Bienvenue à Asmara, «Cité de rêve» de l’Afrique selon le gouvernement ou bien encore, la «Picolla Roma» (Petite Rome). Son architecture futuriste remonte en effet à l’époque de la colonie italienne.
 
Un terrain d’innovation sous Mussolini   
La plupart des bâtiments de la capitale de l’ancienne colonie italienne ont été construits entre 1936 et 1941: le dictateur fasciste Benito Mussolini cherchait alors à étendre son influence en Afrique.
Des architectes dont les projets ne trouvaient pas preneur dans les villes conservatrices d'Europe étaient les bienvenus à Asmara où ils laissaient libre cours à leur imagination.
 
Une ville «figée» dans le passé
Le développement lent de la ville a permis de préserver ces bâtiments: la plupart d’entre eux sont restés en l’état depuis le début de la guerre d’indépendance érythréenne en 1961 contre l’Ethiopie, à laquelle l’Erythrée avait été rattachée en 1952.
Asmara est «figée» dans le passé, selon Denis Rodwell, architecte et auteur d’un livre sur des centres historiques.

La station-service du bâtiment Fiat Tagliero à Asmara (MICHAEL RUNKEL /  ROBERTHARDING / AFP)

Besoin de restauration
Les petites perles d’architectures ont en effet besoin d’un coup de rafraîchissement. Les efforts pour restaurer les façades de marbre et les piliers à la romaine des théâtres et des cinémas se sont heurtés au manque de fonds et de main d'œuvre qualifiée, reconnaissent les autorités municipales. Les projets sont en partie minés par la politique d’autarcie d’Asmara: en Erythrée, l’aide extérieure est parfois davantage vue comme «une menace que comme une opportunité»,  soulignait en 2013 l’architecte Denis Rodwell à l’AFP.  
 
Le statut de Patrimoine mondial est aujourd’hui une occasion de sauvegarder les joyaux architecturaux d’Asmara. La distinction de l'Unesco permettrait aussi de donner plus de visibilité à l’un des pays les plus isolés du monde où sévit une dictature brutale.
 
 

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