Crimes d'Hissène Habré au Tchad : la France pointée du doigt
Hissène Habré a été condamné pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en mai dernier. Selon Human Rights Watch, la France ne pouvait ignorer les exactions du président du Tchad. L'ONG demande la mise en place d'une commission d'enquête.
Au Tchad, dans la plaine des morts, des centaines de personnes ont été enterrées. Ce sont les victimes du régime d'Hissène Habré, le président tchadien, soutenu par les États-Unis et la France, comme le dénonce Human Rights Watch. "Le plus grave est d'avoir continué à assister à un régime dictatorial qui violait les Droits de l'homme", estime le consultant d'HRW Henri Thulliez. Dans les années 80, pour Paris, la priorité est la lutte contre la Libye de Kadhafi. À l'époque, Hissène Habré est reçu en grande pompe à l'Élysée et les responsables français se pressent à N'Djamena.
Que savait Paris ?
Mais la coopération avec le Tchad va parfois plus loin avec la formation de certains tortionnaires comme Ghihini Korei. Un ancien agent de la police politique d'Hissène Habré, qui a demandé pardon aux victimes, évoque au micro de France 3 les "arrestations massives, la torture et les assassinats. Une prison située juste derrière le commissariat central de N'Djamena se trouvait à 200 mètres de l'ambassade de France". Les victimes du régime Habré, après avoir obtenu gain de cause avec sa condamnation à perpétuité, veulent savoir si la France était au courant de l'étendue de ses crimes.
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