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La rumba, une passion congolaise qui a conquis le monde

Musique et danse à la fois, la rumba née en Afrique devrait figurer au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des membres du mouvement La SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) posent devant une affiche du roi de la rumba congolaise Papa Wemba, lors d'une journée d'hommage à l'artiste le 24 avril 2017 à Abidjan. (SIA KAMBOU / AFP)

Elle a traversé les siècles et les frontières, s'est modernisée et s'est transmise de génération en génération. La rumba congolaise qui a fait écho à travers l’Afrique et dans le monde a de fortes chances d’être inscrite sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco en 2021.

De l'Afrique vers le monde

Après le café arabe, l’Art de la plaisanterie ouzbek ou bien encore la rumba cubaine, place aux deux Congo (RDC et Congo-Brazzaville) qui devraient bientôt voir immortaliser la rumba. Un art multiple comprenant tant la musique que la danse et qui a entraîné dans son sillage un style vestimentaire avec la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes).
 
Les premières notes de la rumba raisonnent en Afrique dès le XVIe siècle dans l’ancien royaume Kongo, où l’on pratiquait une danse très sensuelle nombril contre nombril appelée Nkumba (nombril), ce que l’on appelle aujourd’hui le "collé-serré". Lors de la traite négrière, les Africains arrachés à leur continent ont emmené avec eux leur culture et leur musique. La rumba s’est ainsi répandue aux Antilles, à Cuba et en Amérique.

"La rumba est une passion partagée par tous les Congolais... Elle est tentaculaire, dans tous les domaines de la vie nationale."

Pr André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l'Institut national des arts

à l'AFP

La rumba au cœur de la vie congolaise

Un temps oubliée, cette musique renaît au Congo au XXe siècle. Son retour au pays dans les années 40-50 coïncide avec la naissance du jazz dans le sud des Etats-Unis. La rumba congolaise prend, au fil des ans, une forme plus moderne et s’enrichit avec de nouveaux instruments comme la guitare électrique ou la trompette.

La rumba est désormais au cœur de la vie congolaise. Mariages, soirées, chants religieux, fête nationale… Elle résonne à toutes les occasions à Kinshasa comme à Brazzaville. On chante en lingala, la langue principale, mais aussi en swahili, en français et dans d’autres langues sur le continent. La rumba est plus qu’un art, c’est une identité nationale et une fierté sur les deux rives du fleuve Congo.
 

Un patrimoine culturel 

La rumba, musique des villes et de la fête, a été aussi un symbole des indépendances africaines dans les années 60, notamment avec le célèbre titre Indépendance cha-cha de Joseph Kabasele "Grand Kallé" et son groupe l'African Jazz (vidéo ci-dessus).

La rumba congolaise, qui n'arrête pas d'évoluer, est célébrée par de nombreux artistes, des pionniers Wendo Kolosoy, Franco Luambo, Papa Wemba à Koffi Olomidé ou Werrason… La rumba moderne transcende les générations depuis près de cent ans et s'impose comme un patrimoine culturel précieux. 

(Maria Valencia, le titre qui a propulsé la carrière internationale de Papa Wemba au début des années 90.)

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