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Centrafrique: Paris retire des troupes tandis que les tensions reprennent

Les tensions reprennent en Centrafrique, à l’heure où la France annonce le retrait de ses forces de l’opération Sangaris. Des affrontements ont eu lieu dans le nord du pays et également à Bangui, provoquant la mort de plusieurs personnes.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Détachement Sangaris dans Bangui. Désormais, le détachement français ne comptera plus que 350 hommes. (AFP)

Une vingtaine de personnes ont été tuées les 19 et 20 juin dans le nord, lors de combats opposant d'ex-Séléka à des Peuls armés, qui mènent régulièrement des représailles en réaction à des vols de bétail. Plusieurs factions dissidentes de l’ex-Séléka poursuivent les coups de main dans leur fief du Nord et de l’Est. On évoque notamment le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique mené par Nourredine Adam.
 
Voleurs de bétail
Selon la gendarmerie de Kaga Bandoro, dans le secteur où ont eu lieu ces échauffourées, la transhumance annuelle est à l’origine de ces affrontements. Les éleveurs peuls sont armés pour conduire leurs troupeaux et se protéger des voleurs. Ils viennent du Cameroun ou du Tchad pour faire paître leur bétail dans le nord de la Centrafrique. Alliés de circonstance avec des bandes issues de l’ex-Séléka, ils n’hésitent pas à mener des représailles dans les villages dont sont originaires les voleurs de bétail.
 
Violences à Bangui
Mais les violences touchent aussi la capitale. Ainsi dans le PK5, le quartier musulman de Bangui, le 20 juin 2016, un groupe «d’autodéfense» a pris en otage six policiers. «Des groupes armés détiennent toujours des armes de guerre en quantité» selon Jean-Serge Bokassa, le ministre de la Sécurité. Et ces groupes posent des problèmes aux casques bleus de la Minusca qui doivent s’interposer. Et cette fois, l’intervention a fait sept morts et une vingtaine de blessés.
 
En fait, la situation politique n’a pas beaucoup progressé depuis le retour au calme de 2015. Le gouvernement tente de négocier depuis des mois ce qu’il appelle le DDR pour: désarmement, démobilisation, réinsertion. La population a peur, et sent revenir les pires moments de 2013. Le désengagement de la France ne va rien arranger pensent certains. Il ne restera plus que 350 hommes contre 2500 au plus fort des tensions. La Minusca restera seule en première ligne.

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