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Centrafrique: les soldats français menacent des pillards d'"utiliser la force"

A Bangui, les militaires de l'opération Sangaris ont menacé une foule qui menaçait de s'en prendre à des magasins musulmans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un soldat français tient un fusil à pompe confisqué à des pillards, à Bangui (Centrafrique), le 30 janvier 2014. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Des soldats français, membres de l'opération Sangaris en Centrafrique, ont menacé, jeudi 30 janvier, une foule de pillards "d'utiliser la force" s'ils ne cessaient pas leurs agissements, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Dans le quartier de Yangato, près de l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine, un détachement d'une vingtaine de soldats français, appuyés par deux blindés, est intervenu pour repousser des pillards qui voulaient s'en prendre à des biens appartenant à des musulmans, comme cela se passe quotidiennement dans la ville.

Parlant dans un mégaphone, le chef de section a lancé à la foule: "Dispersez-vous ou nous utiliserons la force contre vous. Tout homme qui commet des exactions est un ennemi de la paix." Les menaces ont eu un effet immédiat sur la foule, composée également de badauds, mais les pillards, comme à leur habitude, attendaient le départ des soldats français pour reprendre leurs méfaits.

Pillages permanents

Autour du quartier PK-5, poumon commercial de la capitale avec ces centaines de commerces appartenant en grande majorité à des musulmans, des tirs sporadiques étaient entendus. Ces magasins attisent depuis des jours la convoitise de pillards et de miliciens chrétiens anti-balaka qui tentent d'y pénétrer, en vain pour l'instant face à la résistance de civils musulmans armés et de combattants de l'ex-Séléka installés dans le quartier.

Malgré un dispositif de sécurisation de plus en plus étoffé au fil des semaines, les soldats français de Sangaris et africains de la Misca ne peuvent endiguer les explosions soudaines de violence dans la capitale, jour et nuit, ponctuées de pillages. La crise en Centrafrique est l'un des principaux points à l'ordre du jour du sommet de l'Union africaine, qui a commencé ses travaux jeudi à Addis-Abeba (Ethiopie).

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