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Centrafrique : demi-succès du forum de la réconciliation

Pendant une semaine à Bangui, 600 délégués venus des quatre coins du pays ont débattu de l’avenir de la Centrafrique. A l’issue, un accord de désarmement a été signé, ainsi que la prolongation du gouvernement de transition. Mais dans la foulée, des hommes armés faisaient le coup de feu contre les casques bleus dans les rues de Bangui.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Durant une semaine à Bangui, 600 délégués venus de tout le pays ont lancé les bases de la réconciliation nationale. (AFP)

Neuf groupes armés et le ministère de la Défense ont signé un accord de «désarmement-démobilisation-réinsertion». Un triptyque ambitieux, à la hauteur des violences qui ont secoué le pays. Les signataires s’engagent à cesser la lutte armée, à regrouper leurs combattants dans des casernes. Leur prise en charge étant assurée par le gouvernement. Les combattants pourront ainsi être candidats à des postes au sein de l’armée ou de la gendarmerie : le rêve d’une union nationale.
 
Sauf que cette union nationale est déjà bancale. Les anciens présidents Michel Djotodia et François Bozizé n’ont pas été conviés aux débats. En conséquence, leurs formations politiques respectives ont boycotté le forum.
 
Du reste, des tirs ont été entendus dans Bangui dès la fin du forum. Montrant ainsi les limites d’un accord qui s’est fait sans les deux principaux protagonistes (Djotodia a renversé Bozizé en 2013).
Le plus étonnant est de voir les ennemis d’hier, anti-balaka et séléka côte à côte, selon des témoins.
RFI reprend les propos d’un chef anti-balaka : «Nous, les Seleka et les anti-balaka, nous sommes ensemble parce que le gouvernement nous a abandonnés.»
 
La prolongation du mandat de transition accordé à la présidente Catherine Samba Panza a également mobilisé quelques manifestants. Pancartes en main, ils ont réclamé son départ. Car si les élections prévues en août 2015 sont reportées, aucune nouvelle date n’a été fixée. Le forum a admis que le pays n’était pas prêt à organiser un scrutin national. Catherine Samba Panza a annoncé la fin de l’année.
 
Autant dire que le bilan du forum est à nuancer. Il n’y a guère que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui soit pleinement satisfait. Il a félicité le peuple centrafricain pour l’adoption d’un pacte républicain et a encouragé le gouvernement de transition à «mettre en œuvre sans délai les recommandations du forum».

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