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Le point sur African Parks, touché par des attaques terroristes au parc naturel W au Bénin

African Parks est une ONG qui gère 19 parcs en Afrique.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des rangers d'African Parks à l'entraînement dans le parc national de Pendjari au Bénin en 2018. (STEFAN HEUNIS / AFP)

Neuf rangers, dont leur instructeur français, sont morts lors d'attaques dans le parc naturel W au Bénin. L'attaque n'a pas été revendiquée et on ignore encore si elle est le fait de terroristes ou de braconniers pourchassés sans relâche par les écogardes d’African Parks, une puissante ONG qui gère 19 parcs en Afrique.

Le parc W est un parc naturel transfrontalier, qui s’étend entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. En juin 2020, African Parks a obtenu la gestion de la partie béninoise pour une période de dix ans. "Notre objectif est de faire du W et de la Pendjari (le parc du Bénin mitoyen qui, avec celui d'Arly au Burkina Faso et le W, offrent le plus vaste système sauvage d’Afrique de l’Ouest, NDLR) un pôle d'excellence pour la coordination de la sécurité régionale", explique African Parks sur son site internet.

L'entreprise gère ainsi 19 parcs dans 11 pays en Afrique, soit la superficie la plus vaste – 15 millions d’hectares  et la plus diversifiée gérée par une ONG sur le continent. "L'application efficace de la loi" est considérée comme une "priorité absolue". La société dispose pour cela de plus de 1 000 écogardes, "la force la plus importante dont dispose une ONG en Afrique".

"Priorité absolue" à la loi

"En 2020, nos gardes ont procédé à près de 2 090 arrestations, soit une augmentation de 218% par rapport à l'année précédente. Ils ont ôté 36 508 pièges et confisqué près de 39,7 tonnes de produits issus de la faune dans l’ensemble des parcs." Une activité qui vise directement les braconniers en tous genres !

Selon African Parks, le 8 février, une équipe de ses rangers est tombée dans une embuscade lors d’une patrouille à la limite Nord du parc. Cinq écogardes et un agent de l’armée béninoise ont été tués et dix blessés sont également à déplorer.

Plusieurs attaques

La version du gouvernement béninois est différente. Selon un communiqué de la présidence du Bénin, la patrouille partie à la recherche de braconniers "est tombée sur un engin explosif improvisé, ainsi qu’une deuxième patrouille dans les mêmes circonstances". Deux jours plus tard, une troisième patrouille a, à son tour, sauté sur une mine artisanale. Au final, le bilan s’élève à neuf morts  dont six personnels d’African Parks et leur instructeur français  et 12 blessés.

Aucune revendication n’a encore été publiée, mais le gouvernement béninois reconnaît que la zone est devenue critique "en raison des actions terroristes observées". Du reste, l’armée béninoise a renforcé sa présence dans le nord du pays après deux attaques jihadistes l’an dernier.

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