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Vidéo "On me prend pour un fou" : ce chef américain fait pousser des légumes dans l'Arctique

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
La main verte de l'Arctique
La main verte de l'Arctique La main verte de l'Arctique
Article rédigé par Yann Thompson - Envoyé spécial à Longyearbyen (Norvège),
France Télévisions

Benjamin Vidmar est le seul producteur de Longyearbyen, une ville à mi-chemin entre la Norvège et le pôle Nord. L'objectif de ce cuisinier américain de 40 ans est de susciter une prise de conscience écologiste dans cette région où tout vient de loin.

Comment produire local lorsqu'on vit dans la ville la plus au nord du monde ? Le chef cuisinier Benjamin Vidmar a entrepris, en 2013, de relever le défi. A Longyearbyen, sur l'archipel norvégien du Svalbard, cet Américain de 40 ans s'est lancé dans un projet de "permaculture polaire" qui lui permet, depuis deux ans, de proposer aux restaurants et aux particuliers de la ville une sélection de micro-pousses, d'herbes, de salades et autres légumes.

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"Le secret, c'est de commencer les cultures à l'intérieur, au chaud, pendant l'hiver, avant de les déplacer dehors quand vient l'été", explique-t-il. Mais, même en période estivale, dans ces contrées non loin du pôle Nord, le sol reste trop froid pour accueillir ces cultures. Benjamin Vidmar a donc fait venir d'Alaska une serre spéciale pour héberger ses plantations.

Le dôme de "Polar Permaculture", en bordure de Longyearbyen, le 28 mars 2018. (YANN THOMPSON / FRANCEINFO)

Le concept ne s'arrête pas là. Soucieux de susciter une prise de conscience écologiste là où tout est importé et où la gestion des déchets laisse à désirer, le patron de Polar Permaculture veille à transformer ses résidus organiques en engrais pour ses plantes. Il s'apprête également à inaugurer un générateur de biogaz, qui lui permettra de ne plus utiliser l'électricité issue de la centrale à charbon de cette ville de 2 100 habitants.

Un projet voué à l'échec ?

Bien que toute la production trouve preneur, Benjamin Vidmar peine à faire décoller sa jeune entreprise et doit continuer à travailler en cuisine. "Les gens me prennent encore pour un fou, soupire-t-il. Cela prend du temps de changer les mentalités, mais on n'a pas le temps d'attendre. Et je ne peux pas porter ce fardeau tout seul."

Il se donne encore deux ans pour prouver que l'économie locale et circulaire a une place au Svalbard. "D'ici là, j'espère trouver plus de soutien auprès des entreprises locales et qu'elles s'y mettent aussi", lance-t-il, comme un nouveau défi.

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