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Météo : avec des températures jusqu'à 30 °C dès lundi, "on peut parler d'un épisode de chaleur remarquable pour la saison"

Patrick Galois, prévisionniste à Météo France, analyse pour franceinfo la montée des températures attendue à partir de lundi. 

Article rédigé par franceinfo - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
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La plage de Fort-Mahon (Somme), le 17 avril 2022. (MAXPPP)

Le mercure va grimper sur l'Hexagone. Des températures estivales sont attendues à partir du lundi 9 mai en France, à la période dite des saints de glace. A quoi est dû ce phénomène ? Combien de temps va-t-il durer ? S'inscrit-il dans la tendance globale du réchauffement climatique ? Patrick Galois, prévisionniste à Météo France, répond aux questions de franceinfo. 

Franceinfo : Le soleil et la chaleur s'installent sur le pays la semaine prochaine. Est-ce normal à cette période de l'année ? 

Patrick Galois : On arrive maintenant à la fin du printemps, c'est un phénomène assez classique d'avoir ces premières poussées estivales. On observe une poussée de l'anticyclone des Açores, qui va se positionner sur une grande partie du continent européen, associée à des remontées d'air chaud. Ces conditions anticycloniques en altitude se traduisent par du temps sec et chaud. 

A quoi faut-il s'attendre exactement sur la semaine ?

Une première poussée d’air chaud est attendue lundi, mardi et mercredi. Le mercure devrait atteindre 28 °C à Paris, soit huit degrés au-dessus des normales saisonnières, et des pointes à 30 °C dans le Sud, voire dans le centre du pays. Jeudi et vendredi, l'air sera un peu moins chaud, avec un petit apport d'air maritime lié à un vent d'ouest, qui va faire baisser les températures au nord de la Loire. Cela pourra se traduire par quelques averses orageuses. Cette petite dégradation sera de courte durée puisqu'on retrouvera des conditions anticycloniques le week-end prochain sur l'ensemble de la France.

Peut-on parler de "vague de chaleur" et cet épisode peut-il durer ?

On parle de "vague de chaleur" lors d'épisodes qui s'accompagnent d'une canicule pendant la période estivale, à partir du mois de juin. Dans ces cas-là, les températures peuvent approcher les 20 °C la nuit, ce qui n'est pas le cas au mois de mai. Aucune conséquence sur la santé n'est donc à redouter. On peut plutôt parler d'un épisode de chaleur remarquable pour la saison, qui peut être assez durable. Mais nous n'avons pas encore tous les éléments pour savoir si ces températures se poursuivront la semaine suivante.

Est-il possible d'y voir un lien avec le réchauffement global ?

Il est difficile de caractériser un événement dont on ne connaît pas la durée. Ce genre de coup de chaud a déjà été observé par le passé à cette période. A Paris, le record de chaleur pour un mois de mai est de 35 °C en 1944. Et en 1998, les saints de glace – du 11 au 13 mai – ont vu des températures atteindre ou dépasser les 30 °C dans la capitale et à Lille. Mais il est vrai que ce genre d'épisode peut arriver plus précocement dans l'année et avoir un aspect plus durable, en lien avec le réchauffement climatique.

"Les jours de chaleur sont plus fréquents tout au long de l'année et les mois de mai sont en moyenne plus chauds qu'il y a cinquante ans, même si une forte variabilité peut masquer cette tendance à long terme."

Patrick Galois, prévisionniste à Météo France

à franceinfo

Cette arrivée d'air chaud va-t-elle aggraver la sécheresse 

On va vers des journées favorisant l'assèchement progressif des sols, qui sont bien plus secs que la normale dans certaines régions, le Sud-Est notamment mais aussi le Nord-Pas-de-Calais. Dans l'idéal, il faudrait une alternance de périodes de beau temps et de perturbations. Mais quand on avance vers l'été, ce n'est généralement pas le scénario prévu, même si les prévisions saisonnières pour la période estivale ne seront disponibles que fin mai-début juin. La situation est donc à surveiller. 

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