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COP21 : l'accord destiné à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C est adopté par les 195 pays

Sous les applaudissements et les vivats, un accord mondial sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète a été validé après deux semaines de tractations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 3 min
Christiana Figueres, Ban Ki-Moon, Laurent Fabius et François Hollande lors de la célébration de l'accord arraché à l'issue de la COP21, samedi 12 décembre 2015au Bourget, près de Paris.  (STEPHANE MAHE / REUTERS)

"Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection, l'accord de Paris pour le climat est adopté!". Laurent Fabius, le président de la COP21 a annoncé, samedi 12 décembre, l'adoption d'un accord mondial sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète. Son coup de marteau a été suivi par une longue standing ovation de plusieurs minutes, des embrassades, des cris de joie, dans toute la salle.

Peu après, Barack Obama a salué samedi sur Twitter l'"énorme" accord conclu à Paris sur le changement climatique, et a vanté le rôle des Etats-Unis dans cette réussite.

Le projet d'accord final sur le climat a pour objectif de contenir le réchauffement "bien en deçà de 2°C" d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle. En voici les principaux points. 

Objectif : contenir le réchauffement "bien en-deça de 2°"

Le projet "confirme notre objectif central, vital même, de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deça de 2° et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique", a déclaré le ministre français, très applaudi par les délégués réunis en séance plénière.

Jusqu'ici la communauté internationale s'était, en 2010 à la COP de Cancun, engagée à garder la hausse du mercure "en-deçà de 2°". "Bien en-deçà" serait donc un progrès, de même qu'une mention aussi claire de l'importance de garder le monde sous 1,5°. 

La présence dans l'accord de l'objectif de 1,5°C est une revendication de plus d'une centaine de pays, les plus vulnérables aux impacts du réchauffement mais aussi d'autres comme l'Union européenne. Arabie Saoudite, Inde, Russie - parmi les principaux producteurs de carburants fossiles dans le monde - ont en revanche exprimé leur opposition. Il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% d'ici 2050 (et les faire disparaître en 2100) pour espérer rester sous 2°C, et les baisser de 70 à 95% pour rester sous 1,5°C, selon le groupement international d'experts du climat (Giec).

Une révision tous les cinq ans des plans nationaux de réduction des gaz a effet de serre

L'accord de Paris prévoit une révision tous les cinq ans des plans nationaux de réduction des gaz à effet de serre, a aussi annoncé Laurent Fabius. Une révision indispensable car dans l'état actuel, les engagements des pays ne suffiront pas à remplir l'objectif d'un réchauffement limité à moins de 2°C.

Les 100 milliards de dollars par an promis par le Nord au Sud "devront être un plancher"

Sur la question épineuse des financements, le texte prévoit que les 100 milliards de dollars promis chaque année par les pays du Nord pour aider ceux du Sud à financer leurs politiques climatiques soient "un plancher pour l'après 2020""Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025", a ajouté Laurent Fabius.

Là encore, les pays en voie de développement réclamaient une révision à la hausse de cette aide financière.

Le projet sera "juridiquement contraignant"

Ce projet d'accord est "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, déclenchant des applaudissements nourris des délégations qui se sont ensuite levées. Laurent Fabius, très ému, se tenait debout à la tribune, la main sur le cœur.

Le président français a enfoncé le clou, les appelant à franchir "le pas décisif" en adoptant dans la journée cet accord pour faire de ce "12 décembre un jour non seulement historique mais une date pour l'humanité""La France vous demande, la France vous conjure d'adopter le premier accord universel de notre histoire", a encore lancé François Hollande. 

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