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Un administrateur présumé de Zone Téléchargement mis en examen

Il est notamment poursuivi pour "contrefaçon", "blanchiment aggravé", "travail dissimulé" en bande organisée. Le parquet a requis son placement en détention provisoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le site Zone Téléchargement a été mis hors ligne, lundi 28 novembre 2016, par la gendarmerie nationale.  (MAXPPP)

Il est soupçonné d'être un administrateur d'un des sites de téléchargement illégal les plus fréquentés en France : un homme a été mis en examen, dans la soirée du mercredi 30 novembre, à Toulouse. Le parquet a requis son placement sous écrou.

Selon la police d'Andorre, où il résidait, il serait le responsable des finances du site pirate Zone Téléchargement, qui proposait jusqu'à lundi soir des centaines de milliers de liens vers des films, de la musique, des documentaires ou des séries. Le manque à gagner pour les ayants droit des œuvres mises à disposition est estimé à 75 millions d'euros. Interpellé lundi alors qu'il se rendait à Toulouse, il est notamment poursuivi pour "contrefaçon", "blanchiment aggravé" et "travail dissimulé" en bande organisée.

Le parquet a requis son placement en détention provisoire, mais le mis en cause a sollicité un délai avant d'être présenté à un juge des libertés et de la détention. La présentation doit avoir lieu dans les quatre prochains jours ouvrés.

Trois personnes remises en liberté

Un second suspect, qui gérait, selon la police andorrane, la partie technique et informatique du site, était toujours "en attente d'extradition" dans la Principauté, où il avait été arrêté lundi. Selon le parquet, la procédure pourrait prendre quelques semaines si le suspect accepte l'extradition, plusieurs mois s'il s'y oppose. En revanche, trois autres personnes, qui avaient elles aussi été placées en garde à vue à Toulouse, ont été remises en liberté mercredi, selon une source proche de l'enquête.

La gendarmerie française avait annoncé lundi sur son compte Twitter la fermeture du site pour contrefaçon, après une enquête menée par la section de recherche de Toulouse et le centre de lutte contre les criminalités numériques. Mardi à la mi-journée, le site est réapparu en ligne, à la joie de nombreux internautes, mais sans que le téléchargement de contenus soit possible.

Au moins 1,5 million d'euros de profits par an

Comptes courants, assurance-vie, deux Jaguars, du liquide : 450 000 euros d'avoirs ont été saisis au total dans cette enquête, menée par la justice française en partenariat avec l'Andorre, mais aussi l'Allemagne et l'Islande. A travers des régies publicitaires, les administrateurs du site pouvaient monétiser les visites des utilisateurs pour générer des profits, chiffrés à au moins 1,5 million d'euros par an par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). L'organisme avait porté plainte aux côtés de l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle à l'automne 2014, déclenchant de longs mois d'enquête.

Zone Téléchargement, un site de téléchargement francophone très populaire, se rangeait à la 11e position des sites les plus fréquentés en France, toutes catégories confondues, derrière Wikipedia ou Leboncoin, mais devant Twitter, selon l'outil de référencement Alexa. Plus de 2,5 millions de liens vers des films, séries, documentaires, musique ou livres étaient disponibles à l'adresse www.zone-telechargement.com, selon la Sacem : il s'agissait d'une plateforme de téléchargement direct, contrairement aux systèmes de partage entre utilisateurs comme le "torrent" ou "peer-to-peer".

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