Twitter : Elon Musk licencie "environ 50%" des salariés du réseau social
Le milliardaire a justifié cette décision par les pertes financières du groupe qu'il vient d'acquérir. Le réseau social comptait jusqu'ici quelque 7 500 employés.
Ils sont priés de faire leurs cartons. Une semaine après avoir été racheté par Elon Musk, Twitter a décidé de se séparer de la moitié de ses effectifs. "Environ 50% du personnel" va ainsi être licencié au sein du réseau social, d'après un document envoyé aux salariés vendredi 4 novembre, que l'AFP a consulté. L'entreprise californienne, qui comptait près de 7 500 employés fin octobre, a temporairement fermé ses bureaux et notifié des milliers de personnes par courriel, expliquant que le but était "d'améliorer la santé de l'entreprise". "J'ai appris à mon réveil que je ne travaillerai plus chez Twitter. J'ai le cœur brisé. Je n'arrive pas à y croire", écrit l'une d'entre elles sur Twitter.
Woke up to the news that my time working at Twitter has come to an end.
— Michele Austin (@_MicheleAustin) November 4, 2022
I am heartbroken. I am in denial.
It’s been the best, craziest, most rewarding ride of my career. I have loved every single minute of it.
A short thread, if you will indulge me:#LoveWhereYouWork
Des centaines de salariés concernés ont annoncé la nouvelle sur Twitter, avec deux hashtags : #LoveWhereYouWork (#AimeTonLieuDeTravail) et #OneTeam (#UneSeuleEquipe). Badge d'accès désactivé, boîte mail supprimée... Les managers et les départements du marketing et du design semblent particulièrement affectés, d'après un salarié fraîchement licencié, qui a souhaité rester anonyme. Il craint que la nouvelle direction ne cherche à trouver des moyens de ne pas verser leurs indemnités de licenciement, en trouvant des prétextes pour les accuser de faute professionnelle.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq employés de Twitter tout juste remerciés ont déposé un recours collectif contre l'entreprise au motif qu'ils n'avaient pas reçu le délai de préavis de 60 jours requis par la loi américaine en cas de licenciements massifs, selon le texte de la plainte consulté par l'AFP. L'un d'entre eux, le Français Emmanuel Cornet, a été limogé pour faute professionnelle sans explication, bien qu'il ait fait partie des 5 à 10% des meilleurs ingénieurs de la société, d'après les listes établies cette semaine.
Elon Musk dit n'avoir "pas d'autre choix"
Vingt-quatre heures après le premier courriel de licenciement envoyé par l'entreprise, Elon Musk a fini par prendre la parole... sur Twitter. "Il n'y a malheureusement pas d'autre choix quand l'entreprise perd plus de 4 millions de dollars par jour", écrit-il, assurant que "tous ceux qui ont perdu leur emploi se sont vus proposer trois mois d'indemnités".
Regarding Twitter’s reduction in force, unfortunately there is no choice when the company is losing over $4M/day.
— Elon Musk (@elonmusk) November 4, 2022
Everyone exited was offered 3 months of severance, which is 50% more than legally required.
Dès jeudi dernier, quand l'homme le plus riche du monde a pris le contrôle de l'entreprise, il avait dissous le conseil d'administration, congédié les dirigeants, pris le poste de directeur général et sorti la société de la Bourse. Elon Musk a fait venir des développeurs de Tesla pour évaluer le travail d'employés de Twitter. Il a aussi rapidement lancé la refonte de plusieurs produits, dont l'abonnement payant et le système de vérification de l'authenticité des comptes, et imposé une cadence soutenue. Le changement de culture d'entreprise se confirme donc : plusieurs cadres ont démissionné d'eux-mêmes cette semaine et plus de 700 personnes sont déjà parties cet été, de leur plein gré, d'après un salarié.
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