Porno, rap et cris : l'audience judiciaire mouvementée du hacker de Twitter par visioconférence
Organisée sur Zoom, l'audience a rapidement dégénéré avec l'intrusion d'internautes venus soutenir l'inculpé. Après une interruption, le juge a pu reprendre et aller jusqu'au bout.
Le juge ne s'attendait probablement pas à cela. Une audience, en téléconférence, de l'Américain de 17 ans accusé d'être le cerveau du piratage à la mi-juillet de comptes Twitter de personnalités a été interrompue, mercredi 5 août, par une vidéo pornographique, des cris et du rap, rapportent des médias américains. Organisée sur Zoom, elle devait permettre de discuter de la caution de 725 000 dollars fixée pour le résident de Tampa, en Floride, qui avait plaidé non coupable la veille.
Les interruptions ont été tellement fréquentes que le juge du tribunal devant lequel l'adolescent comparaissait virtuellement a été contraint de suspendre l'audience, selon le journal Tampa Bay Times (en anglais). Elle a repris peu après et, malgré les nouvelles intrusions répétées de hackers usant de pseudonymes comme "CNN" ou "BBC", le juge a pu se prononcer contre la réduction de la caution demandée par les avocats du jeune homme.
Des comptes de personnalités pris pour cibles
Ce dernier a été arrêté vendredi avec deux jeunes de 19 et 22 ans, dont l'un réside au Royaume-Uni, et est inculpé notamment de fraude électronique. Les enquêteurs le considèrent comme le cerveau de cette cyberattaque qui aurait permis de récolter plus de 100 000 dollars en cryptomonnaie. Les pirates ont, selon Twitter, ciblé une poignée de salariés via une opération de hameçonnage par téléphone, afin d'obtenir leurs identifiants.
Ils ont ensuite attaqué 130 comptes, dont ceux de l'ancien président américain Barack Obama, du candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden et des fondateurs d'Amazon, Jeff Bezos, de Microsoft, Bill Gates, ou de Tesla, Elon Musk. A partir de ces comptes, ils ont envoyé des messages aguicheurs incitant les abonnés à envoyer des bitcoins, une cryptomonnaie, soi-disant en échange du double de la somme envoyée. L'attaque a écorné l'image de Twitter et relancé les débats sur la sécurité informatique, à trois mois de la présidentielle américaine.
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