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"Vous avez ici l'occasion de vous racheter" : un père de famille s'adresse sur Facebook à celui qui lui a volé son argent à l'hôpital

Il y a une semaine, Tris Marymount s'est fait dérober plusieurs centaines d'euros dans les locaux d'un hôpital de Neuchâtel, en Suisse, où son bébé était soigné. Il a posté une lettre ouverte sur Facebook pour retrouver son argent. 

Article rédigé par franceinfo - Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La façade de l'hôpital de Neuchâtel, en Suisse, où Tris Marymount s'est fait voler son argent, lundi 12 décembre 2016. (HOPITAL NEUCHATELOIS)

Le traditionnel "bonjour", puis ces quelques mots d'accroche : "Je suis le papa à qui vous avez volé de l'argent."  La lettre ouverte, publiée sur Facebook mercredi 14 décembre, fait une cinquantaine de lignes. Dans ce texte, ce père de famille suisse raconte sa mésaventure : on lui a volé son argent liquide alors qu'il était venu passer du temps avec son bébé en soins dans un hôpital de Neuchâtel. Une semaine plus tard, son texte a été partagé plus de 2 200 fois.

Vous avez fait du mal à ma famille, nous avons passé une soirée très pénible à cause de vous. Et vous n'avez pas respecté l'endroit où votre propre enfant se bat pour commencer sa vie.

Tris Marymount

Facebook

La scène a lieu lundi 12 décembre, vers 17h30, explique-t-il à franceinfo. Tris Marymount (un pseudo) se rend à l'hôpital de Pourtalès, à Neuchâtel, en Suisse, où son bébé séjourne depuis quelques jours dans l'unité de néonatalogie. "Il est venu au monde avec cinq semaines d'avance sur le terme", explique Tris Marymount. Le père de famille dépose sa veste sur le porte-manteau du vestiaire public, puis file "faire un bisou" à son enfant.

Une demi-heure plus tard, il ressort, reprend sa veste, mais s'aperçoit que "quelque chose a disparu". Sa poche intérieure est vide. Tris Marymount s'est fait voler son argent liquide et son médaillon de Saint-Christophe qu'il porte sur lui depuis ses 18 ans. "Il y avait plusieurs centaines de francs suisses, quelques dollars aussi. Ça devait servir à payer le loyer du studio qu'on avait loué près de l’hôpital pour être au plus près de notre bébé. On devait également acheter des pyjamas, des biberons, et terminer l'aménagement de sa chambre."

"Comment peut-on voler de l'argent dans un hôpital ?" 

Les agents de sécurité arrivent sur place, mais trop tard. Tris Marymount rentre chez lui, "déçu", mais "surtout en colère". Et puis, c'est la même question qui revient en boucle. "Franchement, comment peut-on voler de l'argent dans un hôpital ? Dans un service de pédiatrie ?" 

Parce qu'il a le sentiment qu'on a touché à sa famille, [son] bébé qui se battait pour commencer sa vie", Tris Marymount prend son clavier et tapote quelques lignes sur Facebook. "A la base, ma lettre ouverte était destinée à mes amis. Et puis, rapidement, les gens se sont mis à la partager. D'abord dix personnes, puis cinquante, puis 200." Lundi 19 décembre, on a dépassé les 2 200 partages.  

J'ai reçu des dizaines de messages. De la part de Suisses bien sûr, mais aussi d'Américains et de Français. Certains me proposent de l'argent ou des habits pour notre bébé. Tous ces gestes nous touchent, mais je préfère les renvoyer vers une fondation.

Tris Marymount

franceinfo

Pour lui, le préjudice moral est plus important que le préjudice financier. A plusieurs reprises, ses proches l'ont encouragé à porter plainte. Lui ne veut pas. Il fera tout pour éviter de passer par un tribunal. "Je souhaiterais que la personne qui a fait ça prenne conscience de son geste, qu'elle ouvre les yeux. Le reste, c'est matériel. Cette lettre sur Facebook, c'est une chance que je lui donne de se rattraper. J'aimerais que ça se règle sans passer par la case justice."

Une semaine est passée, et Tris Marymount n'a toujours pas retrouvé ce qui lui a été dérobé. "Je verrai bien", dit-il. Son bébé, lui, se porte bien. Il est rentré à la maison mercredi dernier. "Il dort bien, il mange bien. Malgré ce qui nous est arrivé, ça va être chouette Noël, j'ai hâte."

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