: Témoignages "J'ai envie, mais j'ai aussi un peu peur" : à Marseille, les élèves ukrainiens se préparent à faire leur rentrée
Environ 20 000 enfants ukrainiens qui ont fui la guerre s'apprêtent à faire leur rentrée dans les écoles françaises, selon le ministère de l'Education nationale. Ils sont un millier dans l'académie d'Aix-Marseille, où ils se préparent avec appréhension.
Juste avant la rentrée, il y a certaines choses qui ne bougent pas pour les écoliers, que l'on soit en France ou en Ukraine. Comme la liste des fournitures scolaires à glisser dans le cartable que dresse Bogdan, 9 ans : "Les stylos, les cahiers, un grand classeur, les crayons de couleurs", tout est prêt.
Ce jeune garçon ukrainien, qui a fui la guerre, est pris en charge par l'association "Marseille - Odessa", et il n'a pas très envie de retourner à l'école. "Je préférerais aller dans mon école ukrainienne, parce que mes amis sont en Ukraine", lâche-t-il.
"Pendant les récréations, je serai triste, mais pendants les cours, ça ira. J'aime les cours."
Bogdan, 9 ansà franceinfo
Cette appréhension est également partagée par Liégo, âgé de 8 ans. "J'ai envie, mais j'ai aussi un peu peur, parce que tous les autres enfants parlent français", raconte-t-il. Il se souvient de son arrivée "très difficile" en France au printemps.
Un temps d'adaptation important
Liégo est originaire de Mykolaïv, au sud de l'Ukraine. Il est arrivé à Marseille avec sa maman au mois de mars. Les premiers mois ont été compliqués à vivre, "parce que l'adaptation était trop difficile pour lui, il ne parle pas français", raconte sa mère.
"Communiquer avec des enfants est très important pour lui. Il ne pouvait pas le faire, il était le seul enfant ukrainien."
la maman de Liégoà franceinfo
Alors pour cette rentrée, elle a décidé de changer son fils d'établissement, avec l'espoir qu'il y ait "plus d'enfants ukrainiens dans cette nouvelle école". "J'espère que ce sera mieux, qu'il aura des amis avec qui il pourra jouer", ajoute-t-elle.
Cette appréhension de la rentrée est accentuée par le manque du père, resté en Ukraine pour combattre. Ils se téléphonent régulièrement et la maman de Liégo a prévu de le faire rapidement "pour lui communiquer ce qu'il se passe pendant les premiers jours d'école". "Je ne sais pas où il est, comment il va, c'est difficile pour mon fils parce que son père lui manque beaucoup", raconte-t-elle. Un père qui attend avec impatience la photo de rentrée de son fils, cartable sur le dos.
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