Manche : brader une pharmacie pour la sauver
Alors que les pharmacies de campagnes survivent difficilement, un pharmacien de 71 ans envisage vendre pour un euro symbolique son officine après cinq ans d'efforts infructueux.
À saint-Martin-de-Landelles, dans cette discrète commune de la Manche et d'un peu plus de 1 000 habitants, la pharmacie de Claude Le Poultier est beaucoup plus qu'un commerce. Voilà 41 ans qu'il occupe cette officine pour laquelle il cherche repreneur, sans succès. "C'est très prenant. (...) 10h par jour, 50h par semaine", détaille le pharmacien qui, depuis cinq ans, n'arrive pas à trouver de passionné pour reprendre sa difficile tâche. "Mais quand on aime son métier, ça ne compte pas".
De 250 000 euros à 1 euro
"Je suis pharmacien de profession, et commerçant par obligation" soutient le professionnel de santé récitant sa devise. "Et non l'inverse", précise-t-il. Un amour du métier transmis aux habitants : "J'ai mille espoirs, parce qu'il y a toujours quelqu'un qui a envie de vivre décemment et normalement dans un milieu rural", veut croire l'un d'entre eux. Surtout que la désertification médicale est dangereuse là où la population vieillit. "Il n'y aurait pas eu de pharmacie, je ne venais pas ici", admet l'ancien médecin du village, Jean-Yves Bureau. Avec une mise en vente initiale de 250 000 euros, Claude a finalement mis en vente son officine à un euro symbolique pour sauver le village, et ses habitants.
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