Pleurs et stupeur à la Mutualité
La déception des partisans de Nicolas Sarkozy est à la hauteur de l'espoir qu'ils avaient placé dans leur candidat. A la Mutualité, à Paris, où ils étaient regroupés, l'ambiance était pesante à l'annonce des résultats.
Au moment où le compte à rebours s'arrête, le visage des milliers de partisans de Nicolas Sarkozy change de nature. Douleur, pleurs, incrédulité. Un jeune homme serre une fille dans ses bras. Une sexagénaire ne parvient pas à contenir ses larmes.
Avant le dévoilement du résultat, dimanche 6 mai au soir, beaucoup croyaient à "un score si serré qu'il faudr[ait] recompter". Mais la défaite est nette et la déception immense. Ce qui domine, "c'est le dégoût", lâche un jeune blond remonté. "Les Français n'ont pas compris qu'ils foncent droit dans le mur."
"Moi, c'est pour mes enfants que j'ai peur", confie Céline, une mère de famille au regard embué. "Les Français sont des enfants gâtés !" ajoute-t-elle. Les premiers déçus déjà sortis sur le parvis de la maison de la Mutualité (Paris 5e) s'empressent de retourner dans la salle. "Nicolas va parler !"
A l'extérieur, des centaines de personnes se pressent contre les barrières pour écouter le président sortant sur un écran géant placé dans une rue noire de monde.
"Personne peut lui en vouloir", assure Régine, quinquagénaire venue de Cherbourg "pour voir Nicolas". "Il a été lynché", estime-t-elle alors que le candidat défait termine son discours sur fond de Marseillaise.
Régine, comme beaucoup, a le regard tourné vers l'avenir. "Vu que les Français ont voté contre Sarkozy à la présidentielle, on a toutes nos chances aux législatives !" analyse Maxime, la vingtaine et l'espoir dans les yeux. "Nous au moins, contrairement aux socialistes en 1995, on ne va pas se désunir", assure une quinquagénaire grisonnante. Leur combat recommence.
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