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Féminicide de Chahinez Daoud : l'avocat de la famille a "de bonnes raisons d'espérer une reconstitution criminelle avant l'été"

Chahinez Daoud a été brûlée vive en pleine rue par son ex-mari le 4 mai 2021, malgré une plainte pour violences déposée contre lui un mois et demi plus tôt.
Article rédigé par franceinfo, avec France Bleu Gironde
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Temps de lecture : 2 min
Un collage en homage à Chahinez Daoud, à Bordeaux le 10 octobre 2021. (YVAN PLANTEY / FRANCE-BLEU GIRONDE)

"J'ai de bonnes raisons d'espérer que cette reconstitution criminelle aura lieu avant l'été", a déclaré ce jeudi sur France Bleu Gironde Julien Plouton, avocat de la famille de Chahinez, brûlée vive par son ex-mari il y a deux ans, devant son domicile de Mérignac. Le procès se tiendra sûrement au printemps 2024, a estimé l'avocat. L'ex-mari de Chahinez a été mis en examen et placé en détention provisoire pour homicide volontaire par conjoint.

Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, 31 ans, a été brûlée vive en pleine rue par son ex-mari, alors qu'elle avait déposé plainte pour des violences un mois et demi plus tôt. L'homme, âgé de 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, avait poursuivi son ex-femme Chahinez mère de trois enfants, qu'il guettait depuis le matin. Il lui avait tiré plusieurs coups de feu dans les jambes puis l'a aspergée d'un liquide inflammable alors qu'elle était encore en vie puis a allumé le feu.

"L'enquête a véritablement avancé", se réjouit l'avocat. "L'ensemble des actes qui devaient être réalisés l'ont été, notamment de nombreuses auditions de la personne mise en examen dans ce dossier. Les parents de Chahinez ont été entendus à leur demande. Les investigations sur la personnalité de l'auteur des faits ont été effectuées. Il ne reste qu'à effectuer la reconstitution criminelle, qui en général est l'acte qui précède la clôture de l'instruction."

La famille dénonce des "dysfonctionnements"

En mars 2023, l'avocat de la famille avait annoncé qu'il lançait une procédure pour "dysfonctionnements du service public de la justice" entre la condamnation du suspect pour violences conjugales le 25 juin 2020, et l'assassinat de Chahinez Daoud dix mois plus tard. "C'est une démarche symbolique qui a pour but de continuer à sensibiliser sur la gravité de ce phénomène et les mesures qui doivent être prises pour tenter de le juguler", a expliqué sur France Bleu Gironde Julien Plouton.

"Ce n'est pas une procédure au contentieux, c'est une demande amiable adressée aux ministères de la justice et de l'Intérieur." Sa demande est à l'étude et les ministères lui ont dit qu'ils reviendraient vers lui d'ici la fin du mois de mai. "Si aucune proposition ou retour concret ne nous est adressé nous lancerons cette procédure de contentieux. C'est-à-dire la saisine du tribunal judiciaire."

Dans cette affaire, 5 policiers ont été sanctionnés, mais l'avocat de la famille de Chahinez n'envisage pas de procédure contre eux. "On est sur des séries de manquements individuels. Au-delà de ces manquements individuels on a une défaillance quasiment systémique. On a une chaîne pénale qui n'a souvent pas les réactions adaptées. Cela évolue, mais lentement", a-t-il regretté.

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