Les organismes HLM ont exhorté jeudi le Parlement à revenir sur le projet de taxe de 2% pendant trois ans sur les loyers
Cette protestation émise lors d'un congrès des organismes de gestion des HLM jeudi s'est vu opposé une fin de non-recevoir de la part du gouvernement.
Ce qu'ils comparent à un "hold-up de l'Etat", représentera, selon ces organismes un surcoût de 80 euros par an et par locataire et empêchera la construction de 20.000 logements par an.
Le prélèvement, contesté également par la principale association de locataires et l'opposition parlementaire, doit rapporter 340 millions d'euros par an à l'Etat. Au tollé, le gouvernement répond impératifs budgétaires et politique du "donnant-donnant".
Le ministre du Budget, François Baroin, et le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, ont rappelé jeudi que la nouvelle taxe, qui figure dans le projet de loi de Finances pour 2011, s'accompagnerait d'un plafonnement des loyers qui empêchera les bailleurs sociaux de répercuter la hausse sur les locataires.
"L'objectif est d'amener les bailleurs sociaux à proposer des loyers modérés pour des gens qui ne peuvent pas se loger ailleurs", a déclaré François Baroin lors des questions d'actualité au Sénat.
Invité à conclure le congrès des organismes HLM, Benoist Apparu a eu du mal à se faire entendre.
"Que cela nous plaise ou non, l'argent public va devenir plus rare dans les 10 ou 15 années qui viennent" mais le budget 2011 consacre "20 milliards d'euros pour le logement dont neuf milliards pour le logement social", a-t-il dit dans un discours ponctué de sifflets et de quelques cris de "démission".
Lors d'une conférence de presse, il a précisé ensuite que l'intégralité des 340 millions d'euros récupérés par l'Etat serait affecté au logement social, les deux tiers au bénéfice de l'Agence nationale de la rénovation de l'habitat (Anru), un tiers pour les aides à la pierre.
Mais pour les membres de l'Union sociale pour l'habitat (USH), "cette taxe sur les loyers HLM entraînerait une diminution de la production de 60.000 logements sur trois ans avec ses conséquences sur l'emploi et le bâtiment".
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