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Le chef de l'Etat a raillé jeudi à Issoire (Puy-de-Dôme) plusieurs mesures du programme du Parti socialiste

"Je vois que certains proposent de supprimer" les heures supplémentaires", a-t-il relevé, "eh bien, ils s'expliqueront avec les 5,3 millions de salariés et d'ouvriers qui en ont bénéficié sans payer d'impôt dessus".Réaction du porte-parole du PS, Benoît Hamon: "s'il a besoin d'une aide à la lecture du , je peux l'aider".
Article rédigé par France2.fr
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Nicolas Sarkozy, à l'usine d'Issoire du groupe Rio-Tinto-Alcan, le 7 avril 2011. (AFP/Thierry Zoccolan)

"Je vois que certains proposent de supprimer" les heures supplémentaires", a-t-il relevé, "eh bien, ils s'expliqueront avec les 5,3 millions de salariés et d'ouvriers qui en ont bénéficié sans payer d'impôt dessus".

Réaction du porte-parole du PS, Benoît Hamon: "s'il a besoin d'une aide à la lecture du , je peux l'aider".

La réaction du PS
"S'il y a quelqu'un qui est totalement disqualifié par son bilan, par son histoire, sur la question des ouvriers, c'est bien Nicolas Sarkozy", a estimé Benoît Hamon. "A chaque fois que M. Sarkozy a été confronté à un choix, il a choisi les riches, que ce soit sur la question des retraites, de l'augmentation ou pas du SMIC, de la lutte contre les délocalisations", a poursuivi le porte-parole.

Nicolas Sarkozy a également taclé ses rivaux socialistes sur la question de l'avenir de l'énergie nucléaire.

"Plus de travail"
Lors d'une table ronde sur le soutien à l'industrie à Issoire, le chef de l'Etat a plaidé une nouvelle fois pour son dispositif de suppression des charges sur les heures supplémentaires, selon lui, "seul moyen crédible d'augmenter les salaires des ouvriers".
"L'augmentation des salaires, faut pas se raconter d'histoires (...) ça
passera par plus de travail, pas par moins de travail", a insisté Nicolas Sarkozy en faisant cette fois allusion aux 35 heures mises en place par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin (1997-2002).

Charge sur le nucléaire
Toujours avec la même gourmandise, le locataire de l'Elysée a taclé ses rivaux socialistes sur la question de l'avenir de l'énergie nucléaire. Lequel, dans la foulée de la catastrophe de Fukushima au Japon, fait l'objet au sein du PS d'un débat indécis et confus surveillé de près par les écologistes.

Le projet socialiste pour 2012 parle ainsi d'une sortie de "la dépendance du nucléaire ou du pétrole" grâce au développement des énergies renouvelables. Mais la première secrétaire, Martine Aubry, s'est prononcée pour "", aussitôt applaudie par les écologistes.

"Bien sûr qu'on doit avoir le retour d'expérience de ce qui se passe ailleurs, mais on doit avoir du sang-froid", a lancé Nicolas Sarkozy. "Bien sûr qu'il y a le temps médiatique. Mais pour les hommes et les femmes d'Etat, il doit y avoir le temps de la vision", a-t-il poursuivi. "Je ne vois plus que le mot moratoire, mais une fois qu'on a attendu, qu'est-ce qu'on fait ? Si attendre est un programme, les autres ne nous attendront pas...".

Pour bien retourner le couteau dans la plaie, le chef de l'Etat s'est
plu à rappeler que la filière nucléaire était défendue "par la gauche et par la droite" et constituait "un patrimoine qui va au-delà des querelles partisanes". "La CGT et un certain nombre de forces politiques de gauche ont toujours défendu le nucléaire, c'est d'ailleurs leur honneur, parce que je ne vois pas au nom de quoi il y aurait une énergie qui serait de gauche et une énergie qui serait de droite, quelle drôle d'idée...", s'est-il amusé.

Apparemment pas rassasié, Nicolas Sarkozy a ensuite moqué la volonté du PS de limiter les bénéfices du crédit impôt recherche aux seules PME. "Ca n'a pas de sens", a-t-il tranché. Il a longuement défendu ses récentes mesures en faveur du développement de l'apprentissage et la formation en alternance, par
opposition aux 300.000 "emplois d'avenir" prônés par le PS.

Au plus bas dans les sondages et donné largement battu en 2012, parfois dès le premier tour, Nicolas Sarkozy n'a pu réfréner une ultime pique. "Vous le savez, je n'ai pas un engagement à gauche extrêmement ancien, hein, et ça change pas, ça se saurait", a-t-il dit. "Franchement, tout ce que je vois ne me donne pas envie de changer d'ailleurs!", a-t-il conclu.

Le chef de l'Etat s'est également prononcé pour un renforcement, à la faveur de la sortie de crise, des contrôles exercés sur les chômeurs, estimant qu'il s'agissait d'un élément de "justice sociale envers les salariés et les ouvriers qui travaillent dur".

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