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Copé et le "racisme anti-Blancs" en quatre actes

C'est le terme utilisé par le candidat à la présidence de l'UMP dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée", avec lequel il affirme vouloir "briser un tabou".

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Francois Copé, le 19 septembre, lors d'une conférence de presse au siège de l'UMP à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

POLITIQUE - Il veut "briser un tabou" et dénonce l'existence d'un "racisme anti-Blancs" dans certains quartiers. Candidat à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé publie un Manifeste pour une droite décomplexée (éditions Fayard), dont Le Figaro Magazine va publier quelques extraits, vendredi 28 septembre. FTVi revient en quatre actes sur la polémique créée par l'usage de cette expression chère au FN.

Acte 1 : Copé dit "briser un tabou"

En défendant sa "droite décomplexée", le candidat à la présidence de l'UMP entend s'écarter du discours de "la gauche bien-pensante". "Je sais que je brise un tabou en employant le terme de 'racisme anti-Blancs', écrit Jean-François Copé. Un racisme anti-Blancs se développe dans les quartiers de nos villes où des individus – dont certains ont la nationalité française – méprisent des Français qualifiés de 'gaulois' au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux", selon le secrétaire général de l'UMP. D'après lui, il s'agit de "phénomènes (...) impossibles à voir depuis Paris", compte tenu du "manque de diversité" dans les "sphères médiatiques".

Acte 2 : Le Pen dénonce le "cynisme" de Copé

Interrogée par Le Monde mercredi 26 septembre, la présidente du Front national a trouvé "hallucinante" la prise de position du député-maire de Meaux. "Pendant cinq ans au pouvoir, l'UMP de M. Copé a totalement nié ce racisme, hurlant avec les loups contre le Front national qui, seul, a eu le courage de le dénoncer et de réclamer qu'il soit poursuivi, a-t-elle déclaré. Le cynisme de cet homme est sans aucune limite et en matière de revirements électoralistes, il a bien appris de Nicolas Sarkozy", a ajouté Marine Le Pen.

Acte 3 : Copé nie reprendre un thème du Front national

"Personne n'est propriétaire ni des mots ni des idées", a répondu Jean-François Copé mercredi, lors du point presse hebdomadaire de l'UMP. "Je ne vais pas m'excuser de dire une réalité", a-t-il poursuivi, soulignant qu'il combattait "toutes les formes de racisme". Il a répété que l'UMP ne se lierait jamais au Front national. "Nous nous sommes toujours opposés et nous nous opposerons toujours à une alliance électorale avec le FN." 

Pourtant, avec ses mots, Jean-François Copé reprend effectivement une expression du Front national. Marine Le Pen l'avait déjà évoqué le 30 mai 2012 sur France Info. Mais la présidente du Front national ne faisait qu'agiter un sujet battu et rebattu par son père, Jean-Marie Le Pen. Dès 1985, l'ancien président du FN dénonçait "le racisme anti-Français".

Acte 4 : Fillon n'est "pas choqué"

"Ma volonté n'est pas de dénoncer telle ou telle forme de racisme mais d'apporter des réponses", a réagi mercredi l'ancien Premier ministre, sans toutefois remettre en cause le constat de son rival. "Cela ne me choque pas. Le FN n'est propriétaire de rien. Il [Jean-François Copé] décrit une situation qui est réelle. Je n'ai aucune difficulté avec cela", a déclaré François Fillon lors de la présentation de son "projet pour la France". Comme son rival, l'ex-locataire de Matignon estime que "ces comportements doivent être combattus avec la même détermination que toutes les autres formes de racisme".

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