Le Centre Juno Beach lance un tarif réduit pour réduire son empreinte carbone
Un billet de train acheté = une réduction pour l’entrée du Centre Juno Beach. Voilà l’offre "bas carbone" désormais proposée par le célèbre musée normand qui entend bien faire sa part dans la réduction des gaz à effet de serre en incitant ses visiteurs à venir en train.
Situé en Normandie, sur la plage du débarquement anglo-canadien, le Centre Juno Beach de Courseulles-sur-Mer est un lieu de mémoire et d'histoire qui rend hommage aux 45 000 Canadiens qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale. En 2019, il a accueilli plus de 100 000 visiteurs. La plupart sont venus en voiture.
Quel rapport avec la mémoire historique des lieux me direz-vous ? Aucun à priori, sauf que pour Nathalie Worthington, la directrice du Centre Juno Beach, impossible de ne pas se soucier du respect écologique du littoral sur lequel le centre est installé : "On est entouré par la biodiversité. Nous, il faut qu’on s’attache à la faire durer et qu’on puisse la léguer aux prochaines générations. Il faut qu’on fasse notre part !" insiste celle qui vient de signer une convention de partenariat avec la SNCF pour proposer un tarif préférentiel "bas carbone" aux visiteurs qui choisiront de venir en train ou en car. Concrètement, une réduction de 30% est appliquée sur tous les tarifs pour ceux qui présentent leur titre de transport SNCF. La visite du Centre Juno Beach revient donc à 5€ au lieu de 7,50€.
Un tarif préférentiel « bas carbone » est accordé pour la visite du Centre Juno Beach sur présentation d’un titre de transport SNCF sur un parcours à destination d’une gare normande. @train_nomad pic.twitter.com/WqkjLW0bqF
— Centre Juno Beach (@centrejuno) June 16, 2021
Cette convention est une première du genre pour un musée en Normandie. Pour le Centre Juno Beach, c’est encore une façon de s’inscrire dans la lignée de ceux qui sont venus ici afin de mener un grand combat pour la liberté. Outre la transmission de la mémoire du rôle du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, le centre propose aussi une réflexion sur les combats d’aujourd’hui. La lutte contre le réchauffement climatique en est un.
L'empreinte carbone des transports
Le Centre Juno Beach s’est donc engagé très concrètement dans un projet global de développement durable à long terme avec l'aide de Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC, spécialiste des questions de réchauffement climatique et François-Marie Bréon, physicien climatologue.Un bilan carbone a été effectué. Il a révélé qu'en 2019, 1096 tonnes équivalent Co2 ont été émis pour l’activité directe et indirecte du musée. Là où on comprend mieux le partenariat initié avec la SNCF, c’est quand on apprend que 81% de cette empreinte carbone est liée aux déplacements des visiteurs avec 885 tCO2e... C’est le poste qui arrive en tête suivi par les achats produits (161 tCO2e) puis les déplacements professionnels (12 tCO2e) et la consommation d’électricité (11 tCO2e).
L’objectif est clairement affiché : d’ici 2050, le Centre Juno Beach veut réduire de 5% par an ses émissions de GAS. Reste à savoir si les visiteurs vont délaisser la sacro-sainte voiture et faire l’effort de venir en train ou en car.
Pour les amoureux de vélo, sachez que le centre est labellisé Accueil vélo depuis décembre 2020. Pas de réduction sur le billet d‘entrée pour vous mais par contre, comme l’annonce le site internet, "un accueil canadien, chaleureux et humain pour répondre aux cyclotouristes". Ca donne envie de décarboner non ?
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