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Agression d'Yvan Colonna : Gilles Simeoni pointe la "responsabilité accablante" de l'État, Gabriel Attal lui répond

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Article rédigé par franceinfo
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Le porte-parole du gouvernement a redit qu'une enquête administrative était ouverte, au lendemain de l'agression en prison du militant nationaliste corse. 

"L'État porte une responsabilité accablante, première, dans cette affaire et à plusieurs niveaux", a dénoncé Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la collectivité de Corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, ce jeudi sur franceinfo, au lendemain de l'agression du nationaliste corse à la prison d'Arles par un codétenu, qui a provoqué des manifestations sur l'île.

Alors qu'Yvan Colonna se trouve actuellement dans "un état quasiment désespéré", selon les termes de Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse a ciblé "l'État et le gouvernement" pour n'avoir pas appliqué "le droit au rapprochement" vers une prison corse des prisonniers condamnés pour l'assassinat du préfet Claude Érignac. "Si le droit au rapprochement avait été appliqué, comme il aurait dû l'être, le drame ne se serait pas passé", a-t-il assuré.

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Par ailleurs, Gilles Simeoni a estimé que "les circonstances de cette agression" étaient "plus que troubles" et prévisibles. S'appuyant sur le fait que "les détenus corses avaient été désignés comme des cibles par des réseaux islamistes radicaux", il a affirmé avoir "saisi par écrit et oralement, depuis 2016, l'ensemble des Premiers ministres et des interlocuteurs gouvernementaux, du fait qu'il y avait un risque particulier avec les islamistes radicaux".

"Une logique de vengeance d'Etat"

"Depuis plusieurs années, l'administration pénitentiaire, le gouvernement au plus haut niveau de l'État, savent qu'il y a un risque particulier et malgré ses informations réitérées de ma part et des avocats, on a laissé délibérément au contact direct d'Yvan Colonna, un individu qui était manifestement extrêmement dangereux", a déploré Gilles Simeoni. "Il faudra qu'on comprenne comment et pourquoi", a-t-il ajouté, s'interrogeant notamment sur le fait "que personne n'a rien vu et rien entendu" de cette agression "longue et d'une particulière violence".

Interrogé sur ces accusations de défaillance de l'État, Gabriel Attal a affirmé ce jeudi sur franceinfo que "l'Etat français apporte une protection à l'ensemble des détenus qui sont menacés". Le porte-parole du gouvernement a rappelé qu'une enquête judicaire avait été ouverte et qu'une enquête administrative avait été déclenchée. "Nous attendrons l'enquête avec une certaine forme de défiance", avait déjà réagi Gilles Simeoni, dénonçant "l'aboutissement d'un refus d'appliquer le droit dans une logique de vengeance d'État".

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