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Projet d'action violente : sept membres de l'ultragauche seront jugés en correctionnelle à Paris du 3 au 27 octobre

Le parquet national antiterroriste (Pnat) indique à franceinfo que six hommes et une femme de 33 à 39 ans, appartenant à l'ultragauche, seront jugés en correctionnelle à Paris du 3 au 27 octobre prochain. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu attaquer des militaires et policiers français en 2020.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les prévenus sont soupçonnés d'avoir voulu attaquer des militaires et policiers français. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Sept membres de l'ultragauche, six hommes et une femme âgés de 33 à 39 ans seront jugés en correctionnelle à Paris du 3 au 27 octobre 2023, pour "association de malfaiteurs terroriste", a appris mardi 11 juillet franceinfo auprès du parquet national antiterroriste (Pnat). 

Les sept personnes seront jugées devant la 16e chambre correctionnelle. Elles avaient été interpellées au mois de décembre 2020 à divers endroits du territoire, comme à Rennes, en Dordogne ou encore en région parisienne, puis mises en examen pour ce chef d'accusation. Il leur est reproché leur participation à un groupe "destiné à commettre des actions violentes en vue de déstabiliser les institutions par l'intimidation ou la terreur", a détaillé le parquet.

Parmi les prévenus, un militant soupçonné d'avoir formé les autres au maniement des armes

Trois des prévenus seront également jugés pour "refus de remettre une convention secrète de déchiffrement d'un moyen de cryptologie", c'est-à-dire leurs codes de téléphone portable. Cinq d'entre eux avaient été placés en détention provisoire. Plus aucun n'est détenu à ce jour. Ils comparaîtront libres. 

Parmi les personnes jugées en novembre, un militant, Florian D., est soupçonné d'avoir formé les six autres à la confection d'explosifs et d'usage des armes. Il s'agit d'un militant anarchiste autonome revenu de Syrie, où il avait combattu pendant près de 10 mois contre l’Etat islamique aux côtés des Kurdes du Rojava, une enclave kurde en Syrie. "Animé d’une idéologie violente s’inspirant notamment des organisations terroristes grecques de la Conspiration des cellules du feu, Florian D. a pris l’initiative de recruter, former et préparer un groupe de partisans en vue de mener des actions violentes sur le territoire national", explique le Pnat. 

Du matériel de CRS retrouvé au domicile d'un suspect

Selon le Pnat, il a par la suite "convaincu divers membres de la mouvance ultragauche – sa compagne, des amis d’enfance ou des compagnons de ZAD et de squat – de se préparer à une lutte qui vise prioritairement les représentants des forces de l’ordre", ajoute le parquet. Depuis son retour en janvier 2018, la DGSI surveillait cet homme. Il a été placé en détention provisoire entre le 11 décembre 2020 et le 7 avril 2022, puis libéré sous contrôle judiciaire après une grève de la faim. Dans le camion de cet homme, les forces de l'ordre avaient trouvé de quoi fabriquer un engin explosif : du produit explosif TATP, des billes d’acier, mais aussi un fusil à canon scié, un revolver, un couteau et des munitions. 

Lors des perquisitions menées par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), du matériel de CRS avait également été retrouvé au domicile de l'un des suspects, comme des jambières, un casque, un bouclier de maintien de l'ordre. 

Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès. 

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