Attentat de Trèbes : "Je lui dois d'être en vie aujourd'hui", témoigne une ex-otage sauvée par le gendarme Arnaud Beltrame

"Je pense souvent à lui, je prie pour lui", témoigne Julie, survivante de l'attentat, au micro de France Bleu Occitanie lundi alors que le procès des proches du terroriste s'ouvre devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Occitanie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le portrait du colonel Arnaud Beltrame, lors d'une cérémonie d'hommage, le 15 février 2019. (BOYER CLAUDE / MAXPPP)

"Je lui dois d'être en vie aujourd'hui, de pouvoir prendre soin de ma famille", estime Julie, survivante de l'attentat de Trèbes à propos du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, lundi 22 janvier au micro de France Bleu Occitanie. Le 23 mars 2018, le gendarme avait pris la place de cette hôtesse d'accueil du Super U visé par l'attaque comme otage.

Le procès des attentats qui avaient coûté la vie de quatre personnes, dont le lieutenant-colonel Beltrame, à Trèbes et à Carcassonne, dans l'Aude, s'ouvre lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Sept proches du meurtrier vont être jugés. Le jihadiste s'était revendiqué de l'Etat islamique. Il avait été abattu à Trèbes.

L'assaillant "m'a vraiment prise comme un bouclier, en se mettant derrière moi, en posant son arme sur mon crâne et en posant son couteau de l'autre côté sur les côtes" au moment où les gendarmes "entrent dans le magasin", se souvient Julie qui avait 39 ans à l'époque des faits. "Je sentais son arme qui tremblait sur mon crâne", poursuit-elle.

"Pour moi, c'est comme un grand frère"

"Il me semble que c'est le terroriste qui, au départ, comme une provocation, lui dit 'ben viens toi'. Arnaud Beltrame a tout de suite saisi la balle au bond et a négocié l'échange", raconte Julie. Le gendarme intervient au moment où elle pense "que les balles vont fuser". "Il engage tout de suite le dialogue avec le terroriste" et procède à l'échange d'otage "avec l'idée que lui avait beaucoup plus d'outils et de possibilités que moi de s'en sortir vivant", précise Julie.

"Pour moi, c'est comme un grand frère, je sais que ça paraît étrange, mais je pense souvent à lui, je prie pour lui, je lui demande souvent de l'aide ou de me guider", explique Julie qui a publié, le 10 janvier, son livre témoignage Sa vie pour la mienne aux Éditions Artège.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.