Attentats de Paris et Bruxelles : le "testament" sans équivoque de Mohamed Abrini

Mohamed Abrini est inculpé pour les attaques terroristes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Le trentenaire a aussi reconnu être le "troisième homme" de l'attentat à l'aéroport de Bruxelles. Dans un "testament", l'homme justifie les tueries perpétrées à Paris et y laisse "entrevoir" sa volonté de mourir en martyr. Les enquêteurs de la police judiciaire fédérale belge l'écrivent dans un procès-verbal daté du 11 avril. Ce rapport d'enquête, adressé à la juge d'instruction bruxelloise chargée du dossier, a été dévoilé mercredi 18 mai par la RTBF.

La police belge tire cette conclusion de l'exploitation d'un ordinateur portable retrouvé le 22 mars, jour des attentats de Bruxelles, à Schaerbeek, une commune bruxelloise, à proximité de l'une des planques utilisées par les commandos. Dans cet ordinateur, les enquêteurs ont retrouvé parmi les fichiers effacés un "document Word" daté du 2 février 2016 et signé "Abou Yahya". "Il est raisonnable de penser" qu'il s'agit d'une lettre adressée à sa mère par Mohamed Abrini, écrit l'enquêteur. Ecrite en majuscules et truffée de fautes d'orthographe, elle "peut être considérée comme son testament", selon la police.

La lettre "corrobore les aveux de Mohamed Abrini"

Selon le résumé de l'enquêteur, le premier "élément essentiel" à retenir est que "l'auteur approuve les attentats du 13 novembre 2015 à Paris". Il les "justifie comme étant un juste retour des choses de la part des 'musulmans' à l'égard de la France, notamment en raison de sa participation à la coalition dirigée contre l'Etat islamique". Il qualifie de "héros" celui "qui se fait exploser pour terrifier" les infidèles.

"L'esprit de la lettre ainsi que son contenu laissent clairement entrevoir la volonté de l'intéressé de mourir en martyr, probablement au cours d'une attaque terroriste future", ajoute l'enquêteur. Le policier souligne d'ailleurs que "le testament fait le lien entre l'Etat islamique et les attentats perpétrés tant à Paris qu'à Bruxelles". Le texte "corrobore les aveux de Mohamed Abrini".