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Attentats de Paris : le père d'un des kamikazes avait tenté de le faire revenir de Syrie

En juin 2014, Mohamed Amimour a entrepris un long et dangereux voyage pour ramener son fils parti combattre. Il est l'un des kamikazes du Bataclan. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
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Temps de lecture : 1 min
L'immeuble de Drancy (Seine-Saint-Denis) où a vécu Samy Amimour, l'un des terroristes du Bataclan, photographié le 16 novembre 2015. (ELIOT BLONDET / AFP)

C'est l'histoire d'un père qui a tenté de faire rentrer son fils, parti combattre en Syrie. Et qui a échoué. Son fils, Samy Amimour, 28 ans, a été identifié, lundi 16 novembre, comme l'un des kamikazes morts au Bataclan à Paris après une prise d'otages sanglante.

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Dans un article publié lundi, Le Monde revient sur la vaine tentative de son père, Mohamed. En juin 2014, ce dernier avait entrepris un voyage chaotique de trois semaines, via la Turquie, pour revoir son fils et l'arracher aux griffes des jihadistes de l'Etat islamique. Il voulait "faire quitter le maquis syrien à [Samy] et l’aider à refaire sa vie au bled, là où il ne risquerait ni la mort, ni la prison".

Un père "dévasté par tant de froideur"

Samy Amimour venait de partir là-bas, après s'être radicalisé en France, comme l'a raconté sa famille à l'AFP. En octobre 2012, cet homme originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis) avait été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste "après un projet de départ avorté vers le Yémen", et placé sous contrôle judiciaire, d'après le parquet de Paris. Mais il "avait violé son contrôle judiciaire à l'automne 2013". Un mandat d'arrêt international avait alors été délivré contre lui.

Lors de son voyage, le père a vite déchanté. Quand il revoit son fils, à Raqqa (Syrie), fief de l'Etat islamique, les retrouvailles sont "très froides". "Il était avec un autre type, qui ne nous a jamais laissés seuls. (...) Il ne m'a pas emmené chez lui, ne m'a pas dit comment il s’était blessé, ni s'il combattait", raconte Mohamed dans les colonnes du Monde. Samy refuse l'argent proposé par son père, "dévasté par tant de froideur". Il repassera la frontière turco-syrienne, seul, laissant son fils derrière lui.

Lundi, la famille de Samy Amimour a été interpellée lors d'une opération menée dans une cité de Drancy. Le fils s'était lui marié en Syrie. Il s'est fait exploser, vendredi soir au Bataclan, après avoir assassiné plusieurs dizaines de personnes présentes dans la salle de concert parisienne.

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