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Perquisitions accablantes dans l'affaire des "ripoux" de Marseille

Les enquêteurs ont découvert du haschich, des bijoux ou encore de l'argent liquide dans les locaux de la BAC Nord. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les journalistes campent devant les locaux de la BAC Nord de Marseille, où plusieurs policiers ont été interpellés le 2 octobre 2012.  (BRUNO SOUILLARD / MAXPPP)

FAITS DIVERS – Plus l'enquête progresse, plus les découvertes sont accablantes, dans l'affaire des "ripoux" de Marseille. Les perquisitions menées par la police des polices accablent la brigade anti-criminalité (BAC) nord de Marseille, dont douze agents sont, jeudi 4 octobre, toujours en garde à vue pour "vols en bande organisée, extorsion en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants". FTVi résume les derniers développements de l'enquête.

Drogue, bijoux et argent liquide dans les faux-plafonds

Les enquêteurs ont perquisitionné les locaux de la BAC nord de Marseille et les domiciles de certains policiers. Et la pêche a été plutôt bonne. Selon RTL, du haschich, des bijoux et de l'argent liquide ont été retrouvés dans les vestiaires et les faux-plafonds de la brigade. Environ 500 grammes de drogue ont également été retrouvés dans certains domiciles des suspects. 

Selon Europe 1, de l'argent liquide dissimulé dans des boîtes a été retrouvé au domicile de plusieurs brigadiers. Cet argent aurait servi à l'achat de voitures particulières, ou à la construction de piscines, affirme la radio.

D'autres interpellations à venir

Les douze interpellations effectuées mercredi ne sont peut-être que le début d'une véritable hécatombe dans les rangs de la BAC nord de Marseille. D'autres interpellations seraient à prévoir, assure RTL. Selon Europe 1, "les auditions s'enchaînent et la moitié de la BAC Nord s'explique devant les enquêteurs". Un agent cité par la radio confie que "l'abcès a été crevé et maintenant c'est l'hémorragie". 

L'agence Reuters a compté 15 personnes auditionnées, en plus des douze fonctionnaires interpellés. "Comme dans toute enquête policière, il n'y a pas seulement les auteurs qui sont entendus. Il faudra faire le tri entre les ripoux, les naïfs et les innocents", a déclaré Alphonse Giovannini, secrétaire régional du syndicat Unité Police pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Si un nombre important de policiers étaient suspendus, les effectifs de la brigade, qui compte 70 agents, pourraient s'en trouver sensiblement réduits, note RTL. A tel point que la hiérarchie policière songe déjà à des solutions de remplacement. Anecdote évocatrice : il n'y a plus de place dans la caserne de gendarmerie où sont menés les interrogatoires. Les enquêteurs seraient d'ailleurs à la recherche d’un nouveau local, affirme Europe1.

Une enquête hors-norme

L'interpellation de policiers de la BAC Nord est le résultat de plusieurs mois d'une enquête tout à fait hors du commun. Les agents arrêtés ont été surveillés à leur insu pendant plusieurs mois par la police des polices, notamment grâce à des écoutes téléphoniques et des micros placés dans les voitures de service.

Ce sont les dénonciations d'un policier, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer  qu'il avait interpellé avec des produits stupéfiants sans en informer ni sa hiérarchie ni le parquet, qui auraient permis de lancer l'enquête. Début septembre, un homme se présentant comme cet ex-policier de la BAC Nord avait témoigné anonymement sur France 3 Alpes-Provence, évoquant des vols d'argent, de drogue ou de scooters.

"L'argent coule à flot dans les cités et au lieu de faire notre boulot de flic, on va récupérer des jeunes dans des cités qui ont des sacoches ou de l'argent, puis on passe des petits deals : on les laisse repartir et on garde l'argent pour soi", avait-il dit notamment, indiquant avoir subi "des menaces" pour avoir voulu dénoncer ces faits. 

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