"En quête d'indices" : ces nouveaux appels à témoins en vidéo à la recherche de "l'élément qui peut faire basculer" des affaires non résolues

Le pôle national judiciaire dédié aux crimes sériels ou non élucidés, créé il y a deux ans, lance une série d'appels à témoins vidéo. Le premier diffusé mardi matin est consacré à un violeur en série recherché par la police. Objectif : obtenir un maximum de signalements.
Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Extrait d'une vidéo diffusée par le pôle cold cases de Nanterre le 2 avril 2024, sur l'affaire du "violeur au couteau". (MINISTERE DE L'INTERIEUR)

Ce sont des vidéos intitulées "En quête d'indices", et qui, sur la forme, ressemblent aux émissions de télé consacrées aux affaires criminelles. Le pôle cold cases de Nanterre crée il y a deux ans a décidé de lancer des appels à témoin vidéo, pour tenter d'obtenir un maximum de signalements dans des affaires encore non résolues. La toute première vidéo a été publiée mardi 2 avril, un format court de moins de cinq minutes avec des enquêteurs de terrain et des magistrats qui expliquent face caméra l'affaire pour laquelle ils ont besoin de témoignages.

Le premier de ces appels à témoin concerne un violeur en série recherché par la police. Sur la vidéo, on peut notamment entendre le procureur s'exprimer. "Je suis Pascal Prache, procureur de la République au tribunal judiciaire de Nanterre", commence-t-il, avant d'exposer l'affaire : "L'attention du pôle a été appelée sur une affaire particulière, trois viols successifs espacés dans le temps commis en 2002, 2011, où nous retrouvons le même ADN avec le même mode opératoire..." Ces trois viols se sont déroulés en 2002 puis 2011 dans le Sud-Ouest, à Gujan-Mestras et Saint-Paul-lès-Dax, et à Melun (Île-de-France). La vidéo rappelle les faits, montre des photos des lieux des crimes et diffuse le portrait-robot de l'agresseur. La vidéo dure près de quatre minutes. 

Ne pas se censurer

Une adresse mail est communiquée à la fin de la vidéo, et les enquêteurs vont ensuite devoir vérifier chaque témoignage reçu. "Il y a un tableau de suivi en fait avec les enquêteurs qui connaissent bien le dossier, explique le commissaire Franck Dannerolle, chef de l'Office central de répression des violences faites aux personnes (OCRVP). A la fois ceux de l'OCRVP et ceux de la police judiciaire de Bayonne qui sont co-saisis avec nous. On a donc une force de frappe importante pour pouvoir prendre en compte tous ces signalements".

"On pense que sur le plan régional, on aura beaucoup d'éléments intéressants."

Franck Dannerolle, chef de l'OCRVP

à franceinfo

L'objectif est de collecter un maximum de témoignages, car dans les affaires criminelles non-élucidées, un détail peut faire basculer une enquête. "Tous les souvenirs sont importants, confirme la colonelle Marie-Laure Dupin, cheffe de la division des affaires non élucidées de la gendarmerie. Ce qui est important aussi, c'est que les gens ne se censurent pas en disant : 'Je ne sais plus très bien' ou 'Je n'arrive pas à replacer dans le temps' ou 'Je ne sais plus qui me l'a dit'. En en discutant avec eux, on arrivera à démêler et à faire revenir le souvenir. On n'est pas à la recherche, par ces témoignages, du nom de l'auteur. Tous les éléments sont essentiels et peuvent être l'élément qui nous fait basculer."

Et pour espérer faire basculer l'enquête, ces appels à témoins vidéos sont mis en ligne sur les sites du ministère de l'Intérieur et du ministère de la Justice, mais ils sont surtout partagés sur les réseaux sociaux pour toucher le plus grand nombre de personnes. D'autres vidéos seront diffusées ces prochains mois. Le procureur de la République de Nanterre explique que "deux nouvelles capsules sont en cours de préparation". A chaque fois, il s'agira d'une affaire non-élucidée choisie parmi la centaine de dossiers traités par le pôle cold case de Nanterre. 

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