Procès de Viry-Châtillon : l'enquête policière fait polémique
Le verdict en appel dans l'affaire de Viry-Châtillon est-il une erreur judiciaire, comme l'estiment les avocats ? La cours d'assises des mineurs de Paris a condamné cinq jeunes à des peines de six à 18 ans de prison, et huit autres ont été acquittés.
Il fait partie des huit acquittés du procès de Viry-Châtillon (Essonne). Le jeune homme a passé un an et demi derrière les barreaux avant d'être reconnu innocent à deux reprises. Il avait 15 ans au moment de son arrestation. A l'époque, l'affaire choque la France entière. Le 8 octobre 2016, des policiers ont été pris pour cibles dans leur voiture, avec des engins incendiaires par un groupe masqué. Quatre fonctionnaires ont été grièvement blessés. Trois mois plus tard, débute une série de gardes à vue. Selon cet acquitté, à ce moment-là, les policiers savaient déjà qu'il n'était pas dans le groupe d'agresseurs.
Des plaintes pour faux et manquement à la déontologie
"Je ne sais pas pourquoi j'ai été en prison", affirme le jeune. Ses propos ont été confirmés devant la cour d'appel par une vidéo, les gardes à vue de mineurs étant filmées. Les policiers avaient-ils oublié la caméra ? En l'absence du suspect, elle va enregistrer leur aparté. "Moi, je reste convaincu que lui n'a pas participé !", avait alors lancé l'un d'entre eux. "Faut le rattacher au truc", peut-on également entendre. Selon l'une des avocates de la défense, Me Sarah Mauger-Poliak, ces propos sont accablants pour les enquêteurs.
Dans le dossier, il n'y avait pas d'ADN, mais des bornages de téléphone et deux témoins. L'un d'eux a affirmé avoir menti sous la pression des policiers. Pour le second, les enquêteurs avaient garanti l'anonymat, mais ils ont perdu sa trace. L'avocat des policiers victimes reconnaît un coup dur. Les avocats des acquittés viennent de porter plainte pour faux et manquement à la déontologie. Le directeur général de la police nationale soutient, de son côté, les enquêteurs.
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