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"On se disait que ça ne pouvait pas nous arriver" : à Reims, les collègues du photographe agressé toujours sous le choc

Le pronostic vital du photojournaliste Christian Lantenois est toujours engagé, après son agression samedi dans le quartier Croix-Rouge, à Reims.

Article rédigé par franceinfo - Timothé Rouvière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lieu de l'agression du photo-journaliste de l'Union, à Reims, le 2 mars 2021.  (TIMOTHE ROUVIERE / RADIOFRANCE)

Dans les locaux de L'Union, à Reims, un siège reste désespérément vide : celui qu’occupe habituellement Christian Lantenois. L’agression de ce photojournaliste de 65 ans, dans le quartier Croix-Rouge où il se trouvait en reportage samedi 27 février, a fait l'effet d'un choc. "C'est le ciel qui vous tombe sur la tête", relate mardi 2 mars Fabrice Curlier, journaliste de la rédaction qui travaille avec le photographe depuis 1993.

Christian Lantenois a été retrouvé inconscient, gravement blessé, dans l'après-midi de samedi, près de sa voiture, à proximité de la médiathèque Croix-Rouge. Il était arrivé un peu plus tôt en compagnie d'une journaliste de L'Union, alors que des jeunes armés s'étaient réunis et que la tension montait dans le quartier. "Je savais que ce type de situation pouvait arriver, car les risques que nous pouvons rencontrer dans les quartiers ne datent pas d’aujourd’hui mais on se disait 'non ça ne peut pas nous arriver'", explique Fabrice Curlier.

Depuis plusieurs années, les journalistes de L'Union indiquent avoir vu leurs conditions de travail se dégrader lors de reportages à Croix-Rouge et d’autres quartiers de Reims. Fabrice Curlier, qui traite également des faits divers, indique prendre systématiquement une voiture banalisée pour se déplacer.

"Cela peut paraître ridicule, mais je regarde si je ne suis pas suivi."

Fabrice Curlier

à franceinfo

Le 27 février, Christian Lantenois se trouvait à bord d'une voiture siglée au nom du journal L'Union. "C'est le représentant de 'L'Union' qui a été attaqué", analyse Sébastien Lacroix, un des rédacteurs en chef du journal. "Ces gens-là peuvent attaquer des policiers, des pompiers. Ce qui est nouveau, c'est que nous, journalistes, sommes identifiés comme figures d'autorité, beaucoup plus qu'avant", analyse le journaliste.

Vague de soutien

Au sein de la rédaction de L'Union, on décrit Christian Lantenois comme une personnalité forte, "mais adorable", précise Sébastien Lacroix. Le photographe est "toujours prêt à aller sur le terrain, qu’il soit compliqué ou pas, à quelque heure du jour ou de la nuit", indique le rédacteur en chef. Un homme "passionné par son travail, poursuit-il. C'est absolument horrible ce qui lui arrive. C’est triste et ça me met en colère."

Depuis le 27 février, d'innombrables messages de soutien parviennent au journal. "Cela n’arrête pas, ça fait chaud au cœur, on ne s’attendait pas à une telle avalanche", commente Fabrice Curlier. "C'est touchant, on se rend compte à quel point le journal est ancré dans son territoire", poursuit Sébastien Lacroix. Dans le cadre de l’enquête criminelle ouverte des chefs de "tentative de meurtre aggravé et non-assistance à personne en péril", un individu, majeur, a été interpellé lundi 1er mars et placé en garde à vue.

À Reims, les collègues du photographe agressé toujours sous le choc.

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