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"Il avait le visage grave, il était différent" : le témoignage des collègues de David Ramault après le meurtre d'Angélique

Les collègues de ce chauffeur de bus, qui a avoué le meurtre et le viol d'Angélique, expriment leur colère et leur incompréhension après les aveux de cet homme qu'ils côtoyaient depuis plusieurs années. 

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo non datée de David Ramault, l'homme qui a avoué avoir tué Angélique, 13 ans, retrouvée morte le 29 avril 2018 à Quesnoy-sur-Deûle (Nord). (FRANCE 2)

Ils sont abasourdis. Les collègues de David Ramault, chauffeur de bus à Transpole, le réseau de transports en commun de la métropole lilloise, ne digèrent pas la nouvelle : l'homme qu'ils côtoyaient tous les jours a avoué le viol et le meurtre d'Angélique, 13 ans. "Il y a beaucoup de colère et de dégoût. Le climat est pesant, il y a beaucoup d'incompréhension", témoigne auprès de franceinfo un salarié de l'entreprise. 

Surtout que David Ramault, condamné en 1996 pour "viol avec arme sur une mineure de moins de 15 ans", "attentats à la pudeur aggravés" et "vol avec violence", a continué son travail durant trois jours après le drame. Il a été arrêté, samedi 28 avril, au dépôt de Marcq-en-Barœul (Nord). 

"On lui donnerait le bon Dieu sans confession"

Un épilogue qui sidère ses collègues."On est tous dégoûtés d'avoir pu côtoyer une ordure pareille et surtout les jours qui ont suivi", confie l'un d'eux.

On se sent un peu trahi, il est venu travailler, il fallait avoir du cran pour venir bosser.

Un salarié de Transpole

à franceinfo

Impossible de soupçonner ce collègue qu'il décrit comme "quelqu'un d'hyper souriant" à qui "on donnerait le bon Dieu sans confession". "C'était la dernière personne qu'on aurait pu suspecter", souffle-t-il à propos de celui qui a été recruté en 2014. "C'était un collègue, souriant, il n'a jamais fait une histoire, n'a jamais eu de souci avec personne", assure un autre salarié. "Il était même toujours prêt à rendre service pour dépanner les autres collègues", ajoute-t-il. 

"Ce n'était pas un grand parleur, je ne l'ai pas trop vu bavarder", rapporte un autre salarié, employé depuis plus de dix ans chez Transpole. "Je n'ai pas le souvenir d'avoir vraiment discuté avec lui", glisse-t-il. "Je ne suis pas sûr qu'il ait lié de grosses amitiés avec les collègues", complète un autre. 

"Il avait le visage fatigué"

Certains salariés expliquent que des collègues ont rencontré David Ramault dans les jours qui ont suivi le drame. 

En prenant son service, mon collègue l'a croisé dehors. Il m'a dit qu'il avait le visage grave et fatigué, il était différent. Il y avait une émotion sur son visage.

Un salarié de Transpole

à franceinfo

Ce salarié raconte que son collègue a demandé à David Ramault s'il allait bien : "Il lui a dit 'non' et lui a dit qu'une fille qu'il connaissait avait disparu. Il lui disait que cela lui faisait de la peine, qu'il avait un enfant du même âge et que cela lui faisait mal que ça arrive dans sa ville." 

"Si mon collègue avait su pour sa condamnation, avec la conversation qu'il a eue, il m'a dit qu'il aurait pu faire un signalement à la police", poursuit-il. "On lui a tous serré la main pendant des années en ne sachant pas qu'il avait déjà été condamné par le passé", renchérit un autre employé. 

Un autre salarié a également croisé David Ramault avant son interpellation. 

ll m'a parlé de cette disparition, il semblait touché par ce drame qui s'était produit non loin de chez lui. Il m'a même confié qu'il espérait qu'elle soit retrouvée saine et sauve.

Un salarié de Transpole

à franceinfo

"Pour moi, il n'avait pas l'air de se sentir mal par rapport à ça, relate ce salarié. La preuve avec sa dernière parole, quand il prétend souhaiter qu'elle soit retrouvée saine et sauve." Il ajoute : "Et aussi d'être capable d'aller faire son service tout en gardant le sourire qu'il avait toujours eu auparavant."

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