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Moines de Tibéhirine : la visite du juge Trévidic reportée par Alger

Le juge devait procéder à l'exhumation des têtes des sept moines retrouvés morts en 1996 en Algérie. Mais "la visite est reportée fin mai-début juin", a précisé une source judiciaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le juge Marc Trévidic à l'Assemblée nationale, le 14 février 2013 à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Ce ne sera pas encore pour cette fois. Alger a reporté, mardi 25 février, le séjour en Algérie du juge Marc Trévidic, qui devait procéder à l'exhumation des têtes des sept moines de Tibéhirine, à partir de dimanche. "La visite est reportée fin mai-début juin", a précisé une source judiciaire. 

Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, ces religieux ont été assassinés plusieurs semaines plus tard, sans que toute la lumière soit faite depuis sur ces morts. D'où les investigations menées notamment par le juge Trévidic.

Quelle est la réaction de la défense ?

Les motifs de ce report restent flous. "Le magistrat de liaison algérien en France a indiqué au juge Trévidic que tout n'était pas prêt pour cette visite", a annoncé l'avocat des proches des religieux, Patrick Baudouin. "C'est pour nous une immense déception (...)Nous espérons que la porte n'est pas définitivement fermée mais je suis sceptique, car nous sommes menés en bateau depuis si longtemps dans cette affaire."

Quel était l'objectif de la visite ?

Marc Trévidic et sa consœur Nathalie Poux ont obtenu l'accord des autorités algériennes en novembre. Tout était donc planifié depuis longtemps côté français, pour cette visite de plusieurs jours avec une dizaine de personnes, dont des experts légistes. Ils avaient pour mission d'exhumer les têtes des moines enterrées à Tibéhirine, et de procéder à leur autopsie dans le but de faire la lumière sur leur assassinat.

Quelles sont les intuitions du juge ?

Les têtes des moines ont été retrouvées le 30 mai 1996 au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été. Marc Trévidic a d'abord suivi la thèse islamiste, car l'acte avait été revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni. Puis il a réorienté l'enquête vers une possible bavure de l'armée algérienne.

Il se fonde, entre autres, sur le témoignage d'un ancien attaché de Défense à l'ambassade de France à Alger, le général François Buchwalter. Celui-ci soutient que les moines ont été tués dans un raid d'hélicoptères militaires tandis qu'ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de jihadistes.

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