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Attentat de la rue Copernic : "Les charges ne sont pas suffisantes", assure l'avocat d'Hassan Diab, suspecté d'avoir posé la bombe

À Paris, en 1982, un attentat devant la synagogue de la rue Copernic faisait quatre morts et de nombreux blessés. Quarante-trois ans après, et pour la première fois, un homme est jugé dans ce dossier, lundi, par la cour d'assises spéciale.
Article rédigé par Pierre de Cossette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Hassan Diab, suspecté d'être l'auteur de 'l'attentat de la rue Copernic, tient une conférence de presse au Canada à Ottawa (Ontario), le 17 janvier 2018. (LARS HAGBERG / AFP)

Le 3 octobre 1980, un vendredi d'automne et début de Shabbat, une détonation souffle les vitres de la rue Copernic, retourne plusieurs voitures et tue quatre personnes. Au numéro 24, l'intérieur de la synagogue est dévasté. "Il y avait plusieurs centaines de personnes et parmi elles, plusieurs enfants", déclare un journaliste de l'époque. Le procès de cet attentat s'ouvre, lundi 3 avril, à la cour d'assises spéciale de Paris, 43 ans après les faits et en l'absence de l'unique accusé. 

Une enquête et des preuves au centre des débats

Dix kilos d'explosif dissimulés dans les sacoches d'une moto, achetée par un homme muni d'un faux passeport chypriote. Il faudra 19 ans pour qu'un nom émerge : Hassan Diab. Cet étudiant à Beyrouth au moment de l'attentat est devenu professeur de sociologie au Canada. L'homme, âgé aujourd'hui de 69 ans, a toujours clamé son innocence et ne sera d'ailleurs pas là pendant ces trois semaines d'audience durant lesquelles l'enquête et la fiabilité des preuves seront au centre des débats.

Hassan Diab était reparti libre au Canada en janvier 2018 après avoir bénéficié dans un premier temps d'un non-lieu dans ce dossier, l'un des plus longs de l'antiterrorisme français. Mais son écriture, son emploi du temps, des portraits-robots et des renseignements de services étrangers : ce faisceau d'indices vaut aujourd'hui un procès à Hassan Diab.

"Plus le crime est grave, plus le traumatisme est national, plus la pression des victimes est forte, regrette William Bourdon, l'avocat du Libano-Canadien. Et s'agissant d'Hassan Diab tout s'est concentré sur lui en disant : 'ça y est on le tient, on a un suspect, c'est bon'. Le devoir de la justice, c'est quand les charges ne sont pas suffisantes, et elles sont très loin de l'être, d'en tirer les conséquences". L'avocat d'Hassan Diab espère donc un acquittement dans trois semaines.

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