INFO FRANCE BLEU. Hérault : une information judiciaire ouverte après le décès suspect d'une femme à l'hôpital
Le parquet de Béziers (Hérault) a demandé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire après qu'une femme est décédée à l'hôpital alors qu'elle était venue à la suite d'une fausse couche.
Une information judiciaire a été ouverte à la demande du parquet de Béziers (Hérault) pour "homicide involontaire" après le décès suspect d'une femme de 41 ans à l'hôpital de cette ville le 14 novembre, révèle France Bleu Hérault mercredi 24 novembre. L'enquête devra déterminer les circonstances de sa mort car la famille dénonce une erreur d'appréciation médicale.
Cette femme, de nationalité marocaine, s'appelle Gamila et ne parle pas un mot de français. Elle s'est rendue à l'hôpital de Béziers le 13 novembre après une fausse-couche à son domicile. Reçue au service gynécologique, elle a ensuite été renvoyée chez elle avec un traitement à base de Doliprane, de Spasfon et de Kétum, un anti-inflammatoire.
Décédée d'un arrêt cardiaque
L'aînée de ses quatre enfants, Aya, âgée de 15 ans, assure à France Bleu Hérault "qu'aucun curetage n'a été fait". Cette opération consiste à nettoyer complètement l'utérus après une fausse couche pour éviter que des résidus n'y stagnent. Sa mère a, d'après elle, "uniquement [eu] une échographie" alors qu'elle "souffrait d'atroces douleurs au ventre" et "avait du mal à marcher". Le soir même, le père a transporté sa compagne à la clinique Champeau, pour avoir un deuxième avis mais "on a refusé de la recevoir car elle avait été vue à l'hôpital", selon la fille. La famille est donc retournée à l'hôpital et la mère a été placée en observation dans une chambre.
Sa fille est restée à ses côtés jusqu'au petit matin, quand elle a été réveillée par les "gémissements" de sa mère. "J'ai vu énormément de sang dans son lit et au sol. J'ai eu très peur et j'ai alerté aussitôt le personnel. Elle était toute bleue, mais encore en vie", assure-t-elle. Sa mère meurt d'un arrêt cardiaque, selon les explications données à la famille par les soignants.
Les proches de la victime envisagent de porter plainte et de saisir un avocat car ils estiment qu'elle a mal été prise en charge. "Je n'ai vu personne cette nuit-là venir vérifier si elle allait bien", témoigne la fille aînée, assurant que sa mère avait déjà fait deux fausses-couches dans le passé, quand ils habitaient à Figueras, en Espagne. "Des curetages et autres analyses approfondies avaient été réalisées à l'époque. Elle serait peut-être encore en vie si cela avait été le cas", regrette l'enfant.
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