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Incendie de Landiras en Gironde : 7 400 hectares ravagés, 1 100 pompiers mobilisés

400 sapeurs-pompiers ont travaillé toute la nuit en Gironde pour tenter de ralentir les flammes et permettre à 600 autres mobilisés de prendre quelques heures de repos.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La pinède brûle le 10 août 2022 autour de Belin-Beliet qui a été évacuée. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le bilan de l’incendie de Landiras communiqué par la préfecture de Gironde jeudi 11 août au matin est de 7 400 hectares de forêts, de pinèdes, avalés par les flammes.

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Les sapeurs-pompiers de Gironde ont mené toute la nuit une grosse bataille contre le "feu monstre" qui ravage le département, une reprise de l'incendie qui avait noirci 13 000 hectares il y a un mois exactement, selon les termes du préfet délégué à la sécurité. 400 hommes sont restés sur le terrain toute la nuit ce qui a permis à 600 autres mobilisés dans le département de prendre enfin un peu de repos.  

Ces dernières heures, le feu a poursuivi sa progression à cause de la chaleur et de la sécheresse de l’air, des sols et de la végétation, attisé encore par les vents forts et changeants. Pour lutter contre les flammes, les pompiers creusent notamment des couloirs dans la forêt avec des bulldozers. Ils désherbent, ils éliminent des arbres dans l’espoir peut-être enfin de ralentir le feu, explique Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde. "Dans la région, on parle de bandes à sables blancs, c’est-à-dire qu’en fait, on supprime la totalité de la végétation, y compris la couche d’humus. Si vous n’avez plus de combustibles, le feu s’arrête."

"Le problème dans ces situations-là, c’est qu’avec le vent, vous avez des ‘sautes de feu’, des particules qui vont être projetées parfois à plusieurs centaines de mètres et qui peuvent faire repartir le feu."

Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde

à franceinfo

Au total, près de 1 100 sapeurs-pompiers sont engagés dans la région et la priorité reste la même : sauver les vies, éviter qu’il y ait des victimes. C’est pour cette raison qu’un large périmètre d’évacuation a été décidé. Plus de 10 000 personnes ont déjà quitté leur domicile en Gironde et dans les Landes, dans les communes de Belin-Béliet, Hostens ou Saint-Magne notamment où un mur de feu s’étendait toujours jeudi matin sur près de deux kilomètres dans la pinède. 

La maire de Saint-Magne Ghislaine Charles, a "supplié" jeudi matin sur France Bleu Gironde la Première ministre Élisabeth Borne, en déplacement sur place avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'"acheter des Canadair". Les pompiers au sol "sont forts, mais ils n'en peuvent plus depuis le temps que ça dure", ajoute-t-elle. Cette nuit, "ils ont sauvé le village" de Saint-Magne, indique l'élue, selon qui "aucune maison n'est touchée" dans sa commune, alors que 17 habitations ont été détruites dans le village de Belin-Béliet. D'autres hameaux de Saint-Magne vont être évacués dans la journée, annonce la mairie.

La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, au poste de commandement du SDIS 33, à Hostens, le 11 août 2022. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Il faut plus de bombardiers d'eau

"Il faut repenser la Sécurité civile, a renchéri Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, sur franceinfo. Il faut qu'il y ait des bombardiers d'eau qui soient capables de voler la nuit. Il y a un projet de commande de 25 Canadair, il faut qu'on ait des hélicoptères, des Canadair ou des bombardiers qui soient pré positionnés. Les sécheresses ne seront pas simplement le fait de l'été, nous aurons des sécheresses en hiver", prévient-ilLa France doit "revoir sa feuille de route globale sur le réchauffement climatique et que l'objectif soit 2030. 2050 c'est trop loin", a estimé Alain Rousset. Corinne, qui a dû évacuer sa commune de Belin-Beliet, est du même avis. La quinquagénaire attend une prise de conscience générale quant à l’environnement. "Il va falloir prendre les choses en main de façon plus consistante par rapport à la gestion de la sécheresse, du réchauffement climatique, de la forêt, des zones coupes feu, de tout ce qui est contraintes de débroussaillage etc. Je crois qu’il y a eu une prise de conscience cet été qui a marqué les esprits." 

En tout, plus de 40 000 hectares ont brûlé cette année en France, selon le gouvernement, 50 000 hectares, selon des données satellitaires européennes.

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