Réouverture partielle de Lubrizol : "On a perdu la tête, cela manque de bon sens", déplore l'Association des sinistrés
Simon de Carvalho, co-président de l’Association des sinistrés de Lubrizol, réagit à l'avis favorable émis par le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques pour la réouverture partielle de l'usine Lubrizol.
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![Le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques a émis un avis positif à un projet de réouverture partielle de l'usine chimique Lubrizol. (LOU BENOIST / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/qLIrl9P7kdEpjj3OcAEl4U6pNCw/0x97:2853x1700/432x243/2019/12/10/phpKdYc9Q.jpg)
L'usine Lubrizol pourrait rouvrir partiellement après l'avis favorable émis par le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Le préfet annonce qu'il suivra cet avis. "On a perdu la tête", a réagi mercredi 10 décembre sur franceinfo Simon de Carvalho, co-président de l’ASL (association des sinistrés de Lubrizol).
franceinfo : Que pensez-vous de cette décision ?
Simon de Carvalho : On a perdu la tête. Cela manque de bon sens. Le site est toujours très toxique, la dépollution est en cours, il n'y a aucun réaménagement qui a été effectué. On aimerait bien avoir l'avis de l'inspection de travail pour les salariés qui vont devoir aller sur ce site.
L'usine est fermée depuis fin septembre. Est-ce qu'il y a encore des odeurs ?
Oui, il y a toujours des odeurs sur place. Les riverains se plaignent toujours. Cela va au gré des vents, donc cela se déplace et la population est très inquiète. Il n'y a toujours pas de plan de santé prévu et quand on voit les analyses de l'amiante faites sur site, elles posent questions.
Qu'est-ce-qui vous inquiète exactement ?
Ce qui est inquiétant, c'est qu'on a une enquête en cours, que l'usine n'a pas respecté les règles et qu'elle reprend l'activité comme si rien ne s'était passé. Cela n'est pas envisageable. Lorsqu'il y a eu ce feu, il n'y a eu aucun moyen pour l'éteindre. Donc, si demain il y a un incendie, on ne va pas encore apprendre qu'il n'y a pas de quoi éteindre. Il faut des garanties de sécurité. Nous habitons au pied de cette usine.
Les autorités communiquent-elles suffisamment ?
Il y a eu la création d'un comité de la transparence, tellement la communication a été exécrable. Mais, il n'y a pas de comptes rendus qui sont faits. Il y n'y a pas d'échange. On voit juste unilatéralement le préfet qui parle sur des diapositives et qui indique que tout va bien. Or, il y a toujours ces odeurs, ces toxicités et sur ce qui s'est passé ce 26 septembre. Pourquoi a-t-on été prévenu à 7h50 alors que cela prenait feu depuis 2h30 ? La population n'est pas prête. Il faut d'abord apporter des garanties avant de rouvrir cette usine, c'est le minimum.
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