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Perpignan : cette autre disparition qui concentre les soupçons sur le père

Francisco Benitez, le père d'Allison et époux de Marie-Josée, a été entendu en 2004 comme témoin sur la disparition d'une ancienne maîtresse, à Nîmes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Francisco Benitez, le mari et le père des deux disparues de Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 18 mai 2013, à Perpignan. (ALEXANDRE DURAND / AFP)

Petit à petit, des témoignages sur le passé de Francisco Benitez émergent et dessinent un intrigant portrait. Après la disparition de Marie-Josée, sa femme, et Allison, sa fille, depuis le 14 juillet, il s'avère que l'ancien légionnaire, retrouvé pendu lundi, avait déjà été entendu par la police en 2004, dans une affaire de disparition aux circonstances étonnamment similaires. Selon Libération (article payant), jeudi 8 août, des proches ont averti la police qui a pu faire le rapprochement.

Disparue depuis 2004

La première affaire remonte à 2004. Simone De Oliveira Alves, maîtresse de Francisco Benitez, originaire de Santana, dans le nord du Brésil, se volatilise. Toujours valide, l'avis de recherche disponible sur le site de la police nationale décrit une "femme de type sud-américain, taille 1m75, corpulence mince, cheveux bruns longs ondulés avec des mèches blondes, ongles longs". 

L'avis de recherche mentionne encore qu'"après avoir récupéré à son domicile quelques effets vestimentaires et confié ses enfants à la garde d'un proche", la jeune femme de 28 ans a disparu. Francisco Benitez, déjà marié avec Marie-Josée, est entendu par la police. Il nie être la dernière personne à avoir vue vivante son amante, qui le surnommait affectueusement "Paco".

A l'époque, Mario, gendarme et beau-frère de Simone De Oliveira Alves, tente d'orienter les enquêteurs vers le légionnaire. Selon Le Parisien (article payant), "il est formel : contrairement à ses affirmations, Francisco Benitez était avec elle lorsqu'elle a quitté la maison pour la dernière fois après avoir appelé son frère pour lui confier la garde de ses quatre enfants". Il raconte : "Je me suis fait engueuler par la policière parce que j'avais osé les orienter vers un homme aussi remarquable avec des états de service exemplaires ! Il les a bernés. Ils ont pris cette affaire à la légère et n'ont pas fait leur travail." 

Des similitudes troublantes entre les deux affaires

Tout dans la disparition de 2004 évoque celle de juillet dernier. Un départ brutal, un message pour l'annoncer sans plus d'explications, et Benitez qui ne se presse pas pour signaler la disparition. En 2004, il avait évoqué auprès des policiers une dispute et un SMS de son amante, qui aurait indiqué qu'elle ne reviendrait pas.

"A Perpignan, il a raconté la même histoire que pour ma sœur. C'est très inquiétant", a glissé au Parisien Ivana, la petite sœur de Simone. A Libération, elle a ajouté que "Benitez était quelqu'un de pas bon. Je sais qu'il a exigé que ma sœur expulse notre frère de l'appartement où ils vivaient tous les deux à Nîmes. Il l'a jeté dehors". Et ce, alors que le légionnaire aurait caché à son amante qu'il était marié et avait une fille. En découvrant la vérité, elle aurait voulu le quitter, mais selon Ivana elle était peut-être enceinte.

Laura, une amie de Simone De Oliveira Alves, n'a jamais cru à sa disparition, confie-t-elle à Libération : "Elle a disparu fin novembre, et son arbre de Noël était prêt. Elle avait même acheté les cadeaux. On ne part pas en laissant ses cadeaux sous l'arbre."

Des analyses en cours

En attendant l'autopsie du père d'Allison (même si le suicide ne semble faire aucun doute), la trentaine d'enquêteurs de la police judiciaire mobilisés travaillent sur les téléphones et les ordinateurs.

Les analyses scientifiques de la voiture de Francisco Benitez n'ont rien donné, selon une source proche de l'enquête. Les policiers ne désespèrent pas de recevoir un témoignage déterminant, malgré l'échec jusqu'à présent des appels à témoins. Ils ont mis en place un numéro vert (0800 35 83 35) pour recueillir toute nouvelle information succeptible de faire progresser l'enquête.

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