Marseille : 42 morts liées au trafic de drogue depuis le début de l'année

Le nombre de morts à Marseille liées au trafic de drogue est en augmentation par rapport à l'année dernière. La majorité des victimes ont moins de 25 ans.
Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo
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Publié Mis à jour
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Un contrôle de la brigade spécialiste terrain (BST 14) dans le quartier des Rosiers, dans le nord de Marseille, en mars 2023. Photo d'illustration. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Depuis le début de l'année, 42 personnes ont été tuées sur fond de trafic de drogue à Marseille, a appris franceinfo auprès du parquet de Marseille. C'est neuf morts de plus que l'an dernier. 109 personnes ont également été blessées dans des tentatives d'homicides en lien avec la guerre de territoire que se livrent les trafiquants de drogue dans la cité phocéenne.

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Plus de la moitié des victimes ont moins de 25 ans. Il s'agit surtout des petites mains du trafic, comme des guetteurs ou des revendeurs, qui se trouvent sur les points de deal attaqués au fusil d'assaut par des équipes concurrentes. Dans son dernier communiqué de presse, la procureure de Marseille Dominique Laurens a recours au terme de "narchomicide" pour évoquer l'assassinat à l'arme automatique d'un jeune homme de 23 ans dans la nuit du 30 au 31 août. Ces deux derniers mois, 15 homicides sont liés au narcobanditisme marseillais.

Une guerre des clans qui peut rapporter gros

Deux clans très puissants, DZ Mafia et Yoda, cherchent à contrôler les principaux points de deal à Marseille, dont certains rapportent plus de 50 000 euros par jour. La guerre que se livrent ces deux réseaux de trafiquants est à l'origine de plus de 80 % des homicides et tentatives d'homicides commis depuis le début de l'année. Les tueurs à gages sont de plus en plus jeunes, à l'image de Matéo, 18 ans, mis en examen pour deux homicides, et soupçonné d'avoir participé à neuf règlements de comptes. Ils peuvent être payés plusieurs dizaines de milliers d'euros pour chaque assassinat.

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Pour lutter contre ce narcobanditisme, l'une des priorités de la police judiciaire est de démanteler les équipes de tueurs. Trois commandos ont été arrêtés ces derniers mois. Pourtant, ils se reconstituent extrêmement vite, constate un policier. Le nerf de la guerre passe également par la lutte contre le trafic d'armes. Depuis le début de l'année, plus de 800 armes ont été saisies, dont 64 fusils d'assaut de type Kalachnikov.

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