Ce que l'on sait du tabassage à mort d'un homme de 23 ans à Grande-Synthe
Un homme de 23 ans est mort mardi soir, après avoir été violemment agressé par au moins trois individus à Grande-Synthe (Nord), a annoncé le parquet mercredi 17 avril.
Deux mineurs ont été placés en garde à vue et une enquête a été ouverte pour "meurtre en bande organisée". Franceinfo résume ce que l'on sait de cette affaire.
Une agression violente sur un parking
Philippe, âgé de 23 ans, est mort mardi soir après avoir été passé à tabac dans la nuit de lundi à mardi à Grande-Synthe (Nord). Selon la procureure de la République, son corps a d'abord été découvert inconscient avec "plusieurs traces de coups, notamment au visage". Son pronostic vital était engagé lors de son admission dans un service de réanimation à l'hôpital. Le jeune homme est finalement mort "des suites de ses blessures".
Comme le rapportent France 3 Hauts-de-France et France Bleu Nord, au moins trois personnes sont impliquées dans l'agression, perpétrée sur le parking d'un supermarché du centre-ville. Kelvyn, frère de la victime, affirme à France 3 que son frère était "au téléphone avec [un] ami" au moment de l'agression. "Ils l'ont frappé et laissé pour mort sur un parking. Ils lui ont pris son iPhone et ont essayé de l'humilier en lui enlevant ses habits au niveau du bas du corps", témoigne Kelvyn.
Deux mineurs interpellés et une enquête ouverte pour "meurtre en bande organisée"
Deux mineurs ont été placés en garde à vue après l'agression. Le premier, âgé de 14 ans, a été interpellé mercredi matin. Sa garde à vue a été prolongée mercredi soir, précise le parquet. "Une deuxième interpellation a eu lieu en milieu de journée", a ajouté la procureure, précisant que l'homme arrêté est un mineur âgé de 15 ans. Le troisième suspect est toujours recherché par les autorités.
Une enquête a dans un premier temps été ouverte par le tribunal judiciaire de Dunkerque pour "tentative d'homicide volontaire en bande organisée". Elle a finalement été requalifiée mercredi soir en "meurtre en bande organisée".
La brigade criminelle de la police judiciaire est chargée de l'enquête. Les auditions se poursuivent et une autopsie va être menée afin de "déterminer avec certitude la nature des coups portés et l’éventuelle utilisation d’armes, utilisation pour l’instant non confirmée. S’agissant du mobile et du mode opératoire, ils restent à éclaircir", a précisé la procureure.
La famille de la victime plongée dans une "profonde et infinie tristesse"
Les proches de Philippe ont ouvert une cagnotte sur la plateforme Leetchi, qui rassemblait plus de 20 000 euros jeudi matin. "Il travaillait dans un centre socio-éducatif. Il était honnête, généreux, plein de vie, toujours souriant et prêt à aider les autres, décrit sa famille dans un texte. Son départ aussi brutal qu'inattendu a laissé une famille inconsolable et dévastée". L'argent récolté servira à "offrir à Philippe un adieu respectueux et à apporter du réconfort à sa famille, en particulier sa mère et ses frères", est-il écrit.
Dans une vidéo postée mardi sur Facebook, le maire de Grande-Synthe, Martial Beyaert, a fait part de "sa pensée émue pour la victime, sa famille, ses proches et ses amis". En conférence de presse, le lendemain, il a par ailleurs condamné la récupération politique de cette affaire, évoquant "les exactions de la fachosphère sur les réseaux sociaux" et a rappelé que "Grande-Synthe n'est pas une zone de non-droit".
L'élu a également reçu les deux frères de la victime. Avec leur accord, une marche blanche est organisée vendredi à 11 heures, au départ du lycée du Noordover de Dunkerque où Philippe avait été scolarisé. Une aide psychologique est aussi mise à disposition des proches.
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